Endoprothèses sur mesure pour le traitement des anévrysmes aorto-iliaques
Aujourd’hui à l’académie nationale de médecine, le professeur Fabien Koskas (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), est venu présenter une synthèse rétrospective de son travail sur les endoprothèses ‘à façon’ dans le traitement des anévrysmes aortiques abdominaux, amorcé en 1996, et qui lui a valu le prix Delannoy Robbe 2000. Fabien Koskas a obtenu, après 34 mois de suivi de patients implantés avec des endoprothèses adaptées à leur situation, un taux de faisabilité de 76% allié à des résultats cliniques bons, pour un coût selon lui diminué de moitié par rapport aux endoprothèses commerciales.
Avec les endoprothèses toutes faites de production industrielle, le taux de faisabilité ne dépasse pas 30 % chez les patients non sélectionnés porteurs d’un anévrysme. Les dimensions de l’anévrysme correspondent rarement aux dimensions standard des implants disponibles. La seule alternative est d’emboîter plusieurs endoprothèses jusqu’à obtenir la forme recherchée. Cette solution est complexe et coûteuse et peut être source de complications comme les endofuites précoces ou tardives entre les endoprothèses.
En utilisant des composants simples, commercialisés, l’équipe du professeur Koskas a mis au point une méthode destinée à fabriquer une gamme d’endoprothèses sur mesure, de façon à traiter la plupart des AAI non sélectionnés qui leur étaient adressés pour être opérés.
Les endoprothèses étaient constituées d’un squelette métallique recouvert d’une enveloppe de polyester standard commercialisé pour utilisation en chirurgie vasculaire ouverte. Le squelette métallique était obtenu en assemblant des stents cylindriques en Z autoexpansibles en acier inoxydable. La longueur et la forme de l’endoprothèse ont été soigneusement adaptées à la morphologie de l’anévrysme traité, afin d’assurer une stabilité longitudinale au système après implantation.
De janvier 1996 à juin 1999, chacun des 472 cas d’AAI non sélectionnés ont été évalués par angioscanner et aortographie graduée, afin de déterminer si le TE était possible.
«Le taux actuel de bons résultats immédiats et à distance après endoprothèse artisanale sur mesure est au moins comparable à celui obtenu avec les endoprothèses industrielles de dernière génération dans une population sélectionnée», a commenté le professeur Koskas.
Le taux de faisabilité au sein d’une population non sélectionnée (plus de 75%), est selon lui, «le plus élevé de la littérature». «La méthode permet de mieux combler l’espace mort anévrysmal périendoprothétique». L’industrie, selon le chercheur, «devrait fournir un moyen de faire de même pour les endoprothèses».
F. Koskas a conclut en disant que l’implantation d’endoprothèses artisanales dans le traitement des AAI avait des résultats cliniques suffisamment bons et fiables, avec un coût faible, pour pousser les pouvoirs publics et les sociétés à développer cette technologie alliée à une formation spécifique des médecins.
Source : Académie Nationale de Médecine Bull. Acad. Natle Méd., 2002, 186, n° 2,….., séance du 12 février 2002, Paris.
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