Mortalité néonatale en Suède associée à la relève des équipes soignantes

Une étude longitudinale réalisée en Suède entre 1973 et 1995 met en évidence que les enfants nés durant la nuit ont plus de risques de mortalité par asphyxie que les enfants nés en journée. Deux périodes sont le plus à risque : entre 5 heures de l’après-midi et 1 heure du matin ainsi qu’aux alentours des 9 heures du matin. La relève des équipes de soins pourrait être une des explications.

Des études précédentes ont déjà montré que la mortalité néonatale est plus importante la nuit que le jour. Des chercheurs de Hong Kong, afin d’évaluer les relations entre l’heure de naissance et le taux de mortalité, se sont servis du registre des naissances suédois pour étudier plus de 2 millions d’enfants nés sans malformation congénitale entre 1973 et 1995.

Les chercheurs ont mesuré les risques relatifs (RR) et absolus de la mortalité infantile ainsi que celle néo et péri-natale, associées à une hypoxie.

La mortalité infantile ainsi que celle néo et péri-natale associées à une hypoxie, ont été plus élevées chez les enfants nés durant la nuit (entre 9 h pm et 9 h am) comparée à celle des enfants nés durant la journée, que ce soit dans les périodes 1973-9, 1980-9 ou 1990-5. Ces différences ont été plus accentuées concernant les naissances prématurées.

La différence la plus significative a été observée durant la période 1990-5, avec 30% d’augmentation de la mortalité infantile (RR=1,31,IC95%=1,1-1,57) et 70% d’augmentation de la mortalité néonatale chez les enfants nés avant terme pendant la nuit, comparés aux enfants nés durant la journée (RR=1,7, IC95%=1,22-2,38).

Une analyse statistique détaillée sur les 24 heures d’une journée a montré deux périodes spécialement à risque pour la mortalité infantile : l’intervalle 5 h pm-1 h am et la période autour des 9 heures du matin.

Les auteurs concluent et confirment que le risque de mortalité à la naissance par hypoxie est accru si la naissance a lieu la nuit. De plus, il n’y a pas eu, selon eux, d’amélioration du taux de mortalité par rapport aux années passées et ils notent même un pic de mortalité concernant les naissances avant terme durant les années 1990. D’après eux, les heures qui suivent les changements des équipes soignantes sont des périodes à haut risque.

Source : BMJ 8 décembre 2001;323:1327-30.