Les AINS semblent bien réduire le risque de maladie d'Alzheimer
Une large étude prospective menée sur près de 7.000 personnes pendant presque sept ans montre que la prise d'AINS pendant deux et plus réduit de 80 % le risque de développer la maladie d'Alzheimer. Ces travaux sont publiés dans l'édition du New England Journal of Medicine du 22 novembre.
Le rôle préventif des AINS dans la maladie d'Alzheimer a été abordé par de nombreux auteurs et se fonde sur une possible inhibition des mécanismes inflammatoires de la maladie. Les résultats obtenus jusqu'à présents étaient contradictoires.
L'étude présentée par in't Veld et al. dans le dernier NEJM confirme la place que pourraient jouer les AINS dans la prévention de la maladie d'Alzheimer.
Ces auteurs ont étudié pendant 6,8 ans en moyenne un groupe de 6.989 personnes âgées de 55 ans et plus et exemptes de toute forme de démence à l'inclusion. Les participants ont bénéficié d'un examen neurologique et mental en début, milieu et fin d'étude. Un dispositif automatique d'enregistrement des achats en pharmacie permettait d'évaluer la consommation des AINS.
Quatre groupes ont été définis selon la consommation d'AINS cumulée: pas de consommation, consommation faible (< 1 mois), consommation intermédiaire (entre un mois et 24 mois) et consommation forte (> 24 mois).
Les AINS les plus fréquemment utilisés étaient le diclofenac, l'ibuprofen et le naxopren.
Au cours du suivi, 394 cas de démence ont été diagnostiqués dont 293 Alzheimer.
Comparés à ceux qui n'utilisaient pas d'AINS, les forts consommateurs (consommation cumulée > 24 mois) avaient un risque relatif de développer la maladie d'Alzheimer égal à 0,20 (IC 95 % = 0,05-0,83). Les auteurs soulignent que cet effet était indépendant de l'âge.
Toutefois, les AINS ne modifiaient pas significativement le risque lorsque la consommation cumulée était inférieure à 24 mois et ils n'avaient pas d'influence sur les démences vasculaires.
Ce travail fournit une preuve relativement solide de la prévention de la maladie d'Alzheimer par les AINS mais il n'aborde pas la question des effets secondaires associés à ces traitements. Les auteurs évoquent à ce titre une évaluation du bénéfice/risque. Dans un éditorial qui accompagne cet article, Breitner et Zandi expliquent que les AINS devraient être pris bien avant (au moins deux ans) l'apparition des premiers symptômes si l'on devait les utiliser pour cette indication.
Source : N Engl J Med 2001;345:1515-21, 1567-8.
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