Phase aiguë de l'infarctus du myocarde et complications ischémiques : les bons résultats de la combinaison ténectéplase + énoxaparine
L'utilisation conjointe de ténectéplase et d'énoxaparine est une stratégie de reperfusion intéressante à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde (IDM). Cette combinaison, au vu de son efficacité et de son profil de sécurité, méritait une étude approfondie. Ceci est la conclusion d'un essai dont les résultats seront publiés dans le Lancet du 25 août.
Cet essai multicentrique et randomisé (ASSENT-3) a été conduit sur 6.095 patients hospitalisés à la phase aiguë de l'IDM.
Trois stratégies de reperfusion ont été comparées :
- groupe énoxaparine : ténectéplase (variante de l'altéplase) + énoxaparine (héparine de bas poids moléculaire) pendant 7 jours maximum.
- groupe abciximab : ténectéplase (demi-dose) + héparine non fractionnée à un faible dosage ajusté en fonction du poids + abciximab (inhibiteur de la GIIb/IIIa) en perfusion pendant 12 heures.
- Groupe héparine non fractionnée : ténectéplase + héparine non fractionnée à un dosage ajusté en fonction du poids pendant 48 heures.
Le critère principal de comparaison était l'incidence des décès dans les 30 jours, les récidives d'IDM à l'hôpital et les accidents ischémiques.
Le deuxième critère était la survenue d'hémorragies intracrâniennes ou de toute complication hémorragique.
Les évènements du critère principal étaient moins fréquents dans les groupes énoxaparine et abciximab que dans le groupe héparine non fractionnée : 11,4 % et 11,1 % comparé à 15,4 %.
Si l'on considère les deux critères d'évaluation, les résultats restent en faveur du groupe énoxaparine et abciximab. Le pourcentage de complications était de 13,7 % et 14,2 % respectivement dans ces deux groupes comparé à 17 % pour le groupe héparine non fractionnée.
Le professeur Frans Van de Werf qui a coordonné cet essai souligne que "les traitements par ténectéplase plus énoxaparine ou abciximab étudiés ici réduisent la fréquence des complications ischémiques d'un IDM à la phase aiguë".
"Si l'on prend en compte l'efficacité et la sécurité, la combinaison d'une dose complète de ténectéplase et l'administration prolongée sous cutanée d'énoxaparine apparaît être le meilleur traitement dans cet essai. En raison d'autres avantages comme la facilité d'administration et le fait qu'il n'y ait pas besoin de surveiller l'anticoagulation, cette combinaison doit être vue comme une alternative attrayante de reperfusion pharmacologique qui mérite d'être plus étudiée", écrivent les auteurs dans leur article.
Source : Lancet 2001;358:605-13.
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