THS et maladie cardiovasculaire : les nouvelles recommandations de l'American Heart Association
Dans un avis paru dans la revue Circulation, l'American Heart Association (AHA) déconseille la prescription d'un traitement hormonal substitutif (THS) avec pour seule motivation la prévention secondaire des maladies cardiovasculaires. Les auteurs de cette recommandation estiment qu'il est trop tôt pour trancher de façon irréfutable sur l'intérêt du THS pour la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes en bonne santé.
Dans leur article, Mosca et al. soulignent que cet avis a été édité suite au interrogations récentes de nombreux médecins sur l'intérêt du THS en prévention cardiovasculaire. Plusieurs études ont suggéré que ces traitements pouvaient réduire le risque chez les femmes ménopausées.
Toutefois, l'avis de l'AHA déconseille l'initiation d'un traitement hormonal substitutif pour la prévention secondaire des maladies cardiovasculaires. Les auteurs se basent notamment sur les résultats de l'étude HERS (Heart and Estrogen Replacement Study) qui n'a pas montré de bénéfice du THS chez des patientes avec des antécédents cardiovasculaires.
Chez les patientes avec une affection cardiovasculaire et sous THS depuis longtemps, la décision de poursuivre ou arrêter le THS devrait être prise uniquement sur la base des bénéfices et des risques non-cardiovasculaires bien identifiés.
Concernant la prévention primaire des maladies cardiovasculaires, l'AHA estime "qu'il n'y pas suffisamment de données pour suggérer que le THS doive être initié avec pour seul but la prévention primaire des maladies cardiovasculaires". La réduction des facteurs de risques (tabagisme, poids, activité physique, hypertension, hypercholestérolémie…) doit rester le premier objectif. Dans cette catégorie de la population, le choix d'un THS devrait être motivé par le rapport bénéfice/risque apporté par ce traitement et par les préférences de la patiente, commente l'AHA.
Enfin, Mosca et al. ajoutent que plusieurs études épidémiologiques ont indiqué que le THS pouvait réduire le risque d'infarctus du myocarde chez des femmes en bonne santé. Ces études pourraient porter un biais de sélection, les femmes sous THS auraient tendance à être en meilleure santé.
D'après le Dr Mosca, deux larges essais randomisés ont été mis en œuvre pour éviter ce biais : le "Women's Health Initiative" aux USA et l'essai WISDOM en Europe. Les résultats sont attendus dans cinq à huit ans. "Ces études fourniront des réponses plus définitives sur le THS pour la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes en bonne santé", conclut Mosca.
Source : American Heart Association. Circulation 2001;104:499-503.
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