Maladie de Crohn : arrêt du tabac et évolution de la pathologie
Une étude française parue dans la revue Gastroenterology montre que les patients souffrant de la maladie de Crohn et qui ont cessé de fumer depuis un an voient une évolution de leur affection identique à celle des non fumeurs et plus modérée que celle des fumeurs.
Les Drs J. Cosnes et al. de l’Hôpital Rothschild à Paris ont conduit une étude visant à évaluer chez des patients affectés par la maladie de Crohn les bénéfices apportés par l’arrêt du tabac, en termes d’évolution de la maladie et des besoins thérapeutiques.
Un total de 474 patients consécutifs ont bénéficié de conseils répétés pour arrêter de fumer, avec un accès facilité à des programmes de sevrage tabagique. Les patients ayant arrêté depuis 1 an (n=59 ; 12 %) ont alors été inclus dans une étude prospective et ont été comparés à 2 groupes témoins (fumeurs et non fumeurs) appariés par rapport à l’âge, au genre, à la localisation de l’affection et de l’activité.
Les facteurs prédictifs pour cesser de fumer furent une intervention chirurgicale antérieure de l’intestin, un statut socio-économique élevé, et chez la femme, l’utilisation de contraceptifs oraux.
Durant la période de suivi médiane de 29 mois (1-54 mois), le risque de flambée chez ceux qui ont arrêté de fumer était similaire à celui des non-fumeurs et plus faible que chez les fumeurs (P < 0,001).
La nécessité d’un traitement par des stéroïdes et l’introduction ou le renforcement d’une thérapie immunosuppressive étaient identiques pour les non fumeurs et les patients qui avaient cessé de fumer. Par contre, ces besoins étaient plus importants pour les fumeurs. Enfin, le risque d’une intervention chirurgicale n’était pas significativement différent pour les 3 groupes.
Source : Gastroenterology 2001 ; 120 : 1093-1099
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