L'emploi d'hydroxyéthylamidon au cours du sepsis est un facteur de risque d'insuffisance rénale aiguë
Une étude française menée dans trois unités de soins intensifs a comparé les conséquences de l'administration d'hydroxyéthylamidon (HEA) versus gélatine sur des patients en choc septique. Publiée dans le Lancet, cette étude montre que l'HEA est associé à un risque plus élevé d'insuffisance rénale.
Le Dr F. Schortgen (Hôpital Henri Mondor) et ses collaborateurs rappellent dans leur article que les hydroxyéthylamidons sont des solutés de remplissage notamment utilisés pour les transplantations. En cas de transplantation rénale, l'emploi d'HEA chez le donneur a été associé à une récupération de la fonction rénale plus lente qu'avec la gélatine.
L'objet de cet essai randomisé était d'étudier les complications de l'HEA chez des patients en choc septique ou sepsis grave.
Un total de 129 patients a été traité par HEA 200 kDa (Elohes) ou gélatine (Plasmagel). Les fréquences des insuffisances rénales graves (42% vs 23%, p=0.028), des oliguries (56% vs 37 %, p=0.025) et la concentration maximum en créatinine (225 vs 169 µmol/L, p=0.04) étaient plus élevées dans le groupe HEA que dans le groupe gélatine. En analyse multivariée, l'administration d'HEA était un facteur de risque d'insuffisance rénale aiguë (odds ratio = 2.57 ; (1,13- 5,83)).
"Nous pensons que l'hydroxyéthylamidon que nous avons utilisé devrait être évité chez les patients avec un risque d'insuffisance rénale aiguë - c'est-à-dire chez tous les patients avec une hypovolémie qui nécessite le recours à un soluté de remplissage". Selon eux, les cristalloïdes pourraient réduire le risque rénal chez ces patients critiques.
Source : Lancet 2001;357:911-16
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