Dépression chronique et évolution de l'infection à VIH chez les femmes
La dépression chez les femmes infectées par le VIH est associée à une mortalité plus élevée et à une progression plus marquée de la maladie. Ces résultats publiés dans le JAMA soulignent l'importance de la prise en charge de la dépression dans le traitement global de l'infection à VIH.
Cette étude signée Ickovics et al est présentée par le HIV Epidemiology Research Study Group</i>. Les auteurs ont recueilli et analysé les données de 765 femmes séropositives et âgées de 16 à 55 ans. Ces patientes ont été suivies entre cinq et sept ans. Quatre centres de soins ont été impliqués.
Les auteurs ont étudié la relation entre l'état dépressif des patientes et la mortalité liée au VIH au cours du suivi. Les résultats étaient ajustés en fonction l'état clinique des patientes, du traitement et de facteurs socio-économiques.
Il apparaît que les patientes avec une dépression chronique avaient deux fois plus de risque de décès (lié au VIH) que celles avec des symptômes limités ou sans symptôme. Ainsi parmi les femmes dont le nombre de CD4 était inférieur à 200x 106/L, le taux de mortalité était de 54 % chez celles en dépression chronique, 48 % pour celles avec des épisodes dépressifs transitoires et 21 % pour les autres. Par ailleurs la dépression était associée à une réduction plus importante du nombre de CD4.
Selon le Dr Ickovics, ces résultats amènent deux hypothèses : soit la dépression a un effet direct sur le statut immunitaire de la patiente soit elle est liée à des modifications psychologiques qui affectent la prise en charge médicale ou l'adhérence au traitement. Il faudra par ailleurs déterminer si la prise en charge de la dépression permet de réduire la mortalité et la morbidité chez ces patientes infectées par le VIH.
Source : JAMA 2001;285:1466-74.
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infection , Médecine , Médecine interne , Virologie , Dépression , Mortalité , Femmes , Maladie , Morbidité , Risque , Soins