Une étude nationale danoise ne montre pas d'association entre les téléphones cellulaires et le risque de cancer
Cette étude a porté sur plus de 400.000 utilisateurs Danois de téléphones cellulaires. L'incidence des cancers dans cette série de sujets a été comparée à celle de la population générale. Cette première étude réalisée sur une toute une population ne montre pas d'association entre l'utilisation de ces téléphones et le risque de leucémie, tumeur du cerveau, des glandes salivaires ou d'autres cancers.
Les résultats de cette étude sont publiés dans le numéro du Journal of the National Cancer Institute du 7 février. Le Dr Christoffer Johansen et ses collègues de la Société Danoise contre le Cancer et de l'Institut International d'Epidémiologie (Rockville, USA) ont étudié l'incidence des cancers chez tous les Danois utilisateurs de téléphones cellulaires durant la période 1982-1995.
Les utilisateurs ont été identifiés à partir des données de deux compagnies de téléphonie mobile. Le nombre de cancers chez ces 420.095 sujets a été déterminé en utilisant le registre danois sur le cancer.
D'après l'incidence des cancers dans la population générale, on devait s'atteindre à 3.825 cancers chez les utilisateurs de téléphones cellulaires. Ils étaient 3.391. Cette diminution était en partie attribuable à un pourcentage de fumeurs inférieur chez les utilisateurs de portables par rapport à la population générale.
Les chercheurs ont montré que les cancers du cerveau, les cancers des glandes salivaires et les leucémies n'étaient pas plus fréquents chez les utilisateurs de téléphones cellulaires. Il en était de même pour les autres types de cancers.
Le risque ne variait pas en fonction de la durée d'utilisation, le temps écoulé depuis le premier abonnement ou le type de téléphone (analogique ou digital). Il n'y avait pas de lien entre l'utilisation de ces portables et le risque de tumeurs situées à proximité de l'oreille, ajoutent les chercheurs.
Ils notent que la puissance d'émission classique est de 0,25 W, ce qui entraîne au maximum une élévation de température de 0,1°C dans le cerveau. De ce fait, les chercheurs estiment que ces téléphones ne semblent pas pouvoir entraîner d'effet biologique par le biais d'un effet thermique. Ils précisent également que l'énergie des radiofréquences utilisées ne suffit pas à arracher les électrons des atomes et qu'il est donc impossible d'avoir un effet ionisant.
"Les résultats de cette investigation, la première étude de l'incidence des cancers à une échelle nationale, n'est pas en accord avec l'hypothèse d'une association entre l'utilisation de ces téléphones et les tumeurs du cerveau, des glandes salivaires, des leucémies ou d'autres cancers", écrivent les auteurs dans leur article.
Le Dr Robert Park de la Société Américaine de Physique et de l'Université du Maryland revient sur ces résultats dans un éditorial du Journal of the National Cancer Institute. Il note que le seul danger démontré qui soit lié aux téléphones cellulaires réside dans leur utilisation en conduisant. Malgré la solidité de cette étude, il estime que certaines personnes ne seront pas entièrement convaincues. Selon lui, la communauté scientifique se doit de communiquer au public toutes les preuves disponibles à l'heure actuelle.
Source : J Natl cancer Inst 2001;93:203-7, 166-7.
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