Hépatite C chronique : quel traitement pour les patients réfractaires à une monothérapie à l'interféron ?
Des membres de l'Université Johns Hopkins de Baltimore ont procédé à une analyse de la littérature concernant le traitement de l'hépatite C chronique. L'objectif était de comparer l'efficacité de l'interféron + ribavirine versus interféron seul chez les patients qui n'avaient pas répondu à une monothérapie par interféron. Les stratégies combinées donnent de meilleurs résultats qu'un nouveau traitement à l'interféron. Néanmoins, leur efficacité reste relativement faible.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans le JAMA du 10 janvier. Cummings et al rappellent dans cet article que l'association interféron + ribavirine est plus efficace que l'interféron seul en traitement de première ligne ou après une rechute. Néanmoins, l'efficacité relative de ces traitements en cas d'échec d'une monothérapie à l'interféron n'était pas claire selon les auteurs.
Une recherche systématique des publications sur ce sujet a été effectuée sur la période 1996-1999. Cette recherche bibliographique a été effectuée via Medline, le "Science citation index" et a été complétée par une recherche manuelle dans les journaux pertinents. L'avis de spécialistes a également été consulté.
Cette méta-analyse a permis d'identifier 50 études et 12 essais randomisés et contrôlés ont été retenus.
Le taux de réponse virologique était en faveur d'un traitement combiné interféron + ribavirine. Ce taux de réponse était de 14 % avec une différence de 7 % par rapport à l'interféron seul.
L'utilisation d'interféron alfa-2a ou 2b + ribavirine à 1000-1200 mg/jour était associé à un taux de réponse virologique de 18 %, avec une différence de 16 %. Cependant cette différence avec la monothérapie à l'interféron tombait à 0 % avec l'interféron alfa-n/n3 et un dosage de ribavirine de 600-800 mg/jour.
Les auteurs estiment que ces résultats sont en faveur d'une bi-thérapie interféron + ribavirine (vs interféron seul) pour les patients réfractaires à l'interféron seul et ce malgré des effets secondaires plus marqués.
Ces résultats sont commentés par le Dr R. Koff (Université du Massachusetts) dans un éditorial du journal. Il souligne que ce travail n'inclut pas de nouvelles stratégies de traitement, comme celles avec l'interleukine 10, l'interféron pégylé (interféron couplé au polyéthylèneglycol) ou le traitement associant interféron, ribavirine et amantadine. De plus, il discute de la pertinence de la réponse virologique (taux d'ARN sérique) comme critère d'évaluation "parce que c'est la lésion hépatique qui détermine l'évolution clinique".
Source : JAMA 2001;285:193-99,212-14.
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