Don du sang : exclusion en France des donneurs ayant séjourné plus d'un an en Grande Bretagne entre 1980 et 1996
Le groupe d'experts chargés d'évaluer le risque éventuel de transmission du prion pathogène par voie sanguine a rendu son rapport public aujourd'hui. Bien que s'accordant sur le fait que ce risque ne soit pas scientifiquement démontré, une minorité d'experts estime qu'une mesure de précaution est nécessaire. Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, et Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé, ont décidé "au titre d'une précaution maximale" d'exclure du don du sang les sujets qui ont séjourné au moins un an en Grande Bretagne durant la période 1980-1996.
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) avait organisé une réunion d'experts à la mi-novembre sur l'hypothèse d'un risque de transmission de la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par le sang. Ce comité devait procéder à une nouvelle évaluation des dispositions prises pour assurer la sécurité sanitaire des produits sanguins, dans l'hypothèse ou ce risque serait avéré.
Les experts indiquent dans leur rapport que la transmission du prion pathogène par les produits sanguins n'est pas démontrée chez l'homme.
"En résumé, le Groupe d'Experts considère que si la possibilité de transmission d'une ESST par voie sanguine est cohérente avec les connaissances actuelles en matière d'infectiosité du sang dans les modèles expérimentaux, cette transmission n'a jamais été, à ce jour, rapportée pour les ESST "naturelles" (ESB chez le bovin, "tremblante" chez le mouton, MCJ sporadique, familiale ou iatrogène chez l'homme)", peut-on lire dans le Rapport de décembre 2000 rendu public aujourd'hui.
La majorité des experts estime que l'exclusion des donneurs ayant séjourné en Grande Bretagne 6 mois ou plus entre 1980 et 1996 est "peu efficace et non proportionnée au niveau de réduction du risque souhaité".
Néanmoins, une minorité d'expert a préconisé l'exclusion des donneurs ayant séjourné longuement en Grande Bretagne en évoquant le risque individuel lié à l'administration de produits sanguins labiles provenant de ce type de donneur.
Selon l'AFSSAPS, une telle mesure d'exclusion peut être envisagée "au titre d'une mesure d'extrême précaution" pour ceux ayant fait un séjour cumulé d'au moins un an en Grande Bretagne entre 1980 et 1996. Les difficultés d'approvisionnement en produits sanguins sont jugées négligeables.
Afin d'assurer une "précaution maximale", Elisabeth Guigou et Dominique Gillot ont annoncé aujourd'hui leur décision "d'exclure du don du sang les personnes ayant séjourné plus d'un an en grande Bretagne entre 1980 et 1996". Cette mesure pourra être réévaluée à tout moment sur la base de nouveaux éléments scientifiques.
Source : communiqué du Ministère de l'Emploi et de la Solidarité et du Secrétariat d'Etat à la Santé et aux Handicapés
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