Les bénéfices importants apportés par les bêta-bloquants après un infarctus du myocarde
Une étude américaine, basée sur une simulation, montre que la généralisation de l’utilisation des bêta-bloquants chez des patients ayant eu un infarctus du myocarde conduirait à un gain important en termes de santé et de coût. Les résultats de cette étude sont parus dans le JAMA.
Les bêta-bloquants sont sous-employés chez les patients ayant eu un infarctus du myocarde malgré l’efficacité prouvée de ces médicaments. Aussi, une étude a été réalisé afin d’examiner le gain apporté sur le plan de la santé et sur le plan économique par l’utilisation des bêta-bloquants chez ces patients.
L’impact épidémiologique et l’efficacité en terme de coût ont été estimés en utilisant le Coronary Heart Disease Policy Model, un modèle de simulation sur ordinateur de la maladie coronarienne dans la population américaine. La simulation sur une durée de 20 ans a inclus une cohorte de patients ayant eu un infarctus du myocarde. La mortalité et la morbidité sont dérivées de meta-analyses publiées et d’études récentes.
L’étude a projeté les bénéfices en terme de diminution de la maladie et de vies sauvées par l’utilisation des bêta-bloquants à tous les patients ayant eu un infarctus du myocarde, excepté ceux dont les effets secondaires dus à ces médicaments sont importants. Ce qui fait environ 92 % des patients éligibles et environ 400.000 personnes aux USA chaque année.
L’étude montre qu’initier en l’an 2000 une médication par bêta-bloquant chez des patients ayant eu un infarctus du myocarde (sauf pour ceux ayant une contre-indication importante) et continuer le traitement pendant 20 ans résulterait en 4.300 vies sauvées d’une maladie coronarienne et préviendrait 3.500 infarctus du myocarde. De plus, 45.000 années de vies seraient gagnées. Enfin, le gain apporté en terme de coût per qaly (quality-adjusted life-year) serait de 4.500 dollars.
Cette simulation montre que la généralisation de l’utilisation des bêta-bloquants après un infarctus du myocarde conduirait à un gain important en termes de santé et de coût. Aussi, les auteurs espèrent que cette étude encouragera les prescripteurs à en faire bénéficier les patients éligibles.
Source : JAMA 2000 ; 284 : 2748-2754
Descripteur MESH : Infarctus , Santé , Cardiologie , Patients , Infarctus du myocarde , Myocarde , Simulation , Maladie , Maladie coronarienne , Morbidité , Mortalité , Personnes , Population