Le gouvernement rappelle son engagement dans la lutte contre le VIH
Dominique Gillot, Secrétaire d'Etat à la Santé et aux Handicapés, a précisé hier les grands axes de la lutte contre le VIH. L'information et l'accès aux moyens de prévention seront renforcés. Ces mesures s'accompagneront par la mise en place d'un programme d'éducation à la sexualité chez les jeunes. L'infection par le VIH devant être désormais abordées comme une maladie au long cours, l'amélioration de la vie des personnes infectées doit faire l'objet d'un intérêt tout particulier.
"On meurt encore du sida en France"
Le premier décembre 2000 est la journée mondiale de lutte contre le SIDA. Le Pr Jean-François Delfraissy a rendu public hier le dernier rapport sur la prise en charge de l'infection au VIH en présence de Dominique Gillot. Lors d'une conférence au Kremlin-Bicêtre, la Secrétaire d'Etat a tenu à rappeler que "le sida existe toujours, le sida est encore là, il rend la vie difficile, il constitue toujours un défi majeur pour notre société". "Je veux rappeler que même si le nombre d'hospitalisations a considérablement diminué, les hôpitaux ne sont pas vides – tout n'est pas encore réglé – et qu'on meurt encore du sida en France".
Les trithérapies ont permis de réduire le nombre de décès et de cas de sida. Néanmoins, on assiste à l'heure actuelle à un net ralentissement de la réduction de ces cas. De plus, les mesures de prévention et de dépistage ne sont pas encore optimales puisque 47 % des nouveaux cas de sida diagnostiqués en 1998-2000 concernaient des personnes qui ont découvert leur séropositivité au moment du diagnostic du stade sida. Par ailleurs, 25 % des personnes connaissaient leur statut virologique mais n'avaient pas bénéficié d'une thérapie antirétrovirale avant le stade sida.
Renforcer la prévention
Les campagnes d'information et de sensibilisation sur le VIH font partie intégrante de la prévention globale de l'infection. Dans ce cadre, le gouvernement a décidé de renouveler la diffusion des spots télévisuels de la dernière campagne. Débutée aujourd'hui, cette rediffusion sera poursuivie jusqu'au 15 décembre. "Il est bon qu'il y ait toujours un bruit de fond sur le sida", a précisé Dominique Gillot. Ce dispositif sera accompagné par une campagne en direction des femmes et qui aura pour support la presse féminine. Au total, 51 millions de francs auront été consacrés cette année à la communication sur le sida.
Le préservatif reste la meilleure barrière contre la propagation du virus. A ce titre, Dominique Gillot a souligné que la mise à disposition des préservatifs (féminins et masculins) doit être élargie. Seulement 350.000 préservatifs féminins ont été vendus cette année. Des discussions avec le fabricant devraient permettre de réduire son prix (10 F actuellement), l'objectif étant d'atteindre 1 million d'unités vendues en 2001. Concernant le préservatif masculin, 5 millions seront mis gratuitement à disposition, soit un doublement du chiffre par rapport à l'année dernière.
Un programme d'éducation à la sexualité sera mis en place et s'adressera particulièrement aux jeunes. Ce programme devra intégrer les différents aspects de la sexualité, et ne plus opposer les actions d'informations sur le sida des messages sur la contraception. Un Comité National de Prévention sera créé à cet effet et sera composé de jeunes et de professionnels de la santé. Un réseau de 5.000 "personnes référentes" est en cours de construction. Ces adultes ont déjà reçu une formation spécifique et 5.000 nouvelles personnes devraient bientôt être formées.
Accélérer l'accès aux nouvelles molécules
Les mesures précédemment exposées concernent les différents moyens d'information et de prévention. Aujourd'hui, 80.000 à 102.000 personnes porteuses du virus sont prises en charge et environ 50 % sont asymptomatiques. Ces résultats encourageants ne doivent pas faire oublier la nécessité de nouvelles solutions thérapeutiques. Dominique Gillot a rappelé que 12 antirétroviraux disposent en France d'un AMM et deux autres devraient l'obtenir d'ici peu. De plus, 8 autres médicaments bénéficient d'une ATU (autorisation temporaire d'utilisation).
Néanmoins, il est urgent d'accélérer la mise à disposition des nouvelles molécules. Dans cette perspective, la France a proposé à l'Europe d'adapter les critères d'enregistrements des antirétroviraux à fort potentiel, afin d'assurer une mise à disposition plus rapide pour les patients multi-résistants. Cette procédure d'AMM précoce est en développement.
Dans le domaine de la recherche, la France souhaite la mise en place d'un programme global européen, notamment par la création de centres experts, comme c'est déjà le cas aux Etats-Unis.
Plusieurs autres aspects de l'infection au VIH ont également été abordés, en particulier la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples séro-différents chez lesquels l'homme est infecté par le VIH. Cette PMA n'est actuellement disponible qu'en recherche clinique. Dominique Gillot a demandé à un groupe d'experts d'évaluer rapidement les mesures nécessaires pour que cette PMA puisse être généralisée et appliquée dans des centres spécialisés.
Source : conférence de presse jeudi 30 novembre. Secrétariat d'Etat à la Santé et aux Handicapés.
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