Convention médicale : la CNAM annonce le calendrier du déploiement
La convention médicale 2024-2029, signée en juin 2024, a pour objectif affiché de renforcer l’attractivité de la médecine libérale et d’améliorer l’accès aux soins sur tout le territoire. Avec des mesures déployées progressivement jusqu’en janvier 2026, ce texte se présente comme une réponse aux attentes des professionnels de santé et des patients.
Un calendrier structuré autour de plusieurs étapes
Dès le 22 décembre 2024 : des premières revalorisations tarifaires
L’Assurance Maladie insiste sur la rapidité de mise en œuvre des premières mesures, considérées comme un signal fort pour les professionnels. Parmi ces avancées :
- Médecine générale : la consultation passe de 26,50 € à 30 €.
- Pédiatrie : les consultations obligatoires pour les enfants sont revalorisées à 54 € (60 € au 1er juillet 2025). Les examens et consultations de suivi courant pour les enfants jusqu’à deux ans passent à 45 €, puis 50 €.
- Psychiatrie et pédopsychiatrie : les consultations atteignent 55 € pour les psychiatres (57 € en juillet 2025) et 67 € pour les pédopsychiatres (75 € à terme).
- Autres spécialités : revalorisations notables pour les gynécologues (37 €, puis 40 €), les dermatologues (54 €, puis 60 €), les endocrinologues (58 €, puis 62 €) et les gériatres (37 €, puis 42 €).
Thomas Fatôme, directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, insiste sur l’importance stratégique de ces revalorisations dans le maintien de la médecine libérale :
« La médecine libérale constitue le socle de la prise en charge de nos concitoyens. Les médecins généralistes reçoivent un million de patients par jour, et les médecins spécialistes à peu près autant. Nous avons besoin que des médecins s’installent en libéral. »
Cette déclaration souligne le rôle central des généralistes et des spécialistes dans le système de soins français, tout en mettant en lumière l’enjeu crucial de l’attractivité pour garantir un accès durable aux soins.
Janvier 2025 : des avancées techniques et organisationnelles
À partir de 2025, les actes techniques bénéficieront d’une hausse tarifaire généralisée avec une première revalorisation du « point travail ». Par ailleurs, des programmes d’optimisation des prescriptions (médicaments, biologie, radiologie) seront mis en œuvre pour encourager le bon usage des ressources.
L’Assurance Maladie met également en avant la refonte en profondeur de la nomenclature des actes techniques (CCAM), prévue pour 2026. Cependant, cette réforme soulève des interrogations sur la faisabilité des ajustements techniques nécessaires pour les professionnels.
2026 : soutien renforcé dans les zones sous-denses
Lutte contre les déserts médicaux : à partir de 2026, les médecins s’installant pour la première fois dans des zones sous-dotées bénéficieront d’aides forfaitaires allant jusqu’à 10 000 €. Les consultations ponctuelles dans ces territoires seront valorisées à 200 € par demi-journée (six demi-journées maximum par mois).
L’ambition de l’Assurance Maladie : une transformation globale
Dans les déclarations officielles, l’Assurance Maladie met en avant une vision à long terme. Thomas Fatôme, directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, explique :
« Cette convention ne réussira que si chacun s’empare de son contenu. Nous avons collectivement abouti à une convention riche et ambitieuse, mais elle ne peut réussir qu’avec l’engagement de tous. »
L’un des dispositifs phares est le futur forfait médecin traitant (FMT), qui remplacera l’actuel FPMT et la Rosp en 2026. Ce nouveau forfait, présenté comme « plus simple et lisible », offrira une rémunération individualisée pour chaque patient, ajustée selon des critères d’âge, d’état de santé et de prévention. L’Assurance Maladie y voit un levier pour une meilleure coordination des soins et une prévention renforcée.
Les engagements collectifs définis dans la convention concernent également la pertinence des soins, avec des programmes spécifiques sur l’optimisation des prescriptions et des objectifs mesurables. Pour garantir un suivi, deux observatoires seront créés : l’un dédié à l’accès aux soins et l’autre à la qualité des prises en charge.
Un défi collectif, mais des interrogations persistantes
Si la convention médicale 2024-2029 affiche des ambitions élevées, sa mise en œuvre reste un défi majeur. Les professionnels de santé soulignent plusieurs points d’attention :
- Complexité des réformes : bien que certaines mesures comme le FMT visent à simplifier la rémunération, leur adoption nécessitera des ajustements organisationnels et technologiques.
- Soutien territorial : malgré les aides financières prévues, les inégalités d’accès aux soins pourraient persister dans certaines zones.
Enfin, la réussite de cette convention repose sur l’adhésion des professionnels et la capacité de l’Assurance Maladie à accompagner les changements. Comme l’indique Thomas Fatôme :
« La responsabilité est lourde pour tout le monde. C’est un défi collectif. »
Pour les médecins, cette convention est autant une opportunité qu’une épreuve, avec des attentes fortes quant à l’efficacité des mesures et leur impact sur le quotidien des praticiens.
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