Troubles menstruels et vaccins anti-covid-19 : pas de lien de causalité selon l’ANSM
Alors que la semaine dernière l’ANSM avait classé comme signal potentiel les troubles du cycle menstruel qui avaient été déclarés comme effets indésirables survenus à la suite d’une injection vaccinale, dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins contre la Covid-19, l’ASNM ne peut à ce jour établir de lien de causalité « entre la vaccination et les troubles menstruels, les causes de ces troubles pouvant être multiples ».
« Retard de règles, saignements intermenstruels inhabituels et inattendus, saignements abondants », 310 effets indésirables ont été validés dans les registres de pharmacovigilance contre les vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna pour la période du 23 juillet au 29 juillet 2021.
Concernant le Comirnaty de Pfizer, 261 cas de troubles menstruels, dont 30 cas graves, ont été observés chez des femmes d’âge médian de 36,5 ans [18-76] majoritaire après la première dose (177 cas vs 58 cas après la seconde dose). 11 cas survenus après la première dose se sont reproduits lors de la seconde injection. 62,8 % des cas ont évolué favorablement de façon spontanée. L’évolution des autres cas n’était pas établie au moment de la publication.
Pour l’agence, « La gravité des cas est principalement due aux symptômes associés à ces troubles menstruels (syndrome pseudogrippal…) »
Concernant le vaccin de Moderna, 49 cas ont été rapportés dont 6 graves chez des femmes d’âge médian de 38 ans [20-83], le plus souvent après la première dose (31 vs 11 à seconde dose) et 6 cas de récidives à la seconde dose. Les effets sont similaires à ceux déclarés pour Corminaty.
L’évolution est spontanément favorable pour la majorité des cas (78 %), en quelques jours après l’arrêt des saignements. Pour les autres cas, l’évolution reste inconnue ou non résolue au moment de la déclaration.
Si ces troubles menstruels persistent, l’ANSM invite les personnes vaccinées à consulter leur médecin traitant.
Le comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA avait déclaré le 6 aout dernier qu’« aucun lien de cause à effet n’avait été établi à ce stade entre les vaccins contre le Covid-19 et les troubles menstruels ». Le PRAC s’est mis néanmoins en alerte sur le sujet en sollicitant des informations complémentaires auprès des fabricants et en menant une vieille active dans la littérature scientifique.
Si aucun effet de ce type n’avait été déclaré lors des études de phase 3, des troubles des menstruations ont déjà été déclarés à la suite de la vaccination contre la grippe saisonnière.
Karine Lacombe avait avancé sur France Inter le 5 aout l’hypothèse d’une réaction des cellules immunitaires présentes sur la muqueuse utérine. « Toute activité immunitaire peut entraîner une perturbation légère ou passagère du cycle menstruel sans conséquence à moyen et long terme ».
Geoffroy Robin, gynécologue et Président de la commission Gynécologie Médicale du CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens) explique pour Leparisien que les menstruations sont très sensibles à divers facteurs comme le stress, la fatigue, la qualité du sommeil et aussi les infections. Or la vaccination est censée simuler un épisode infectieux.
« Ce n’est donc pas le vaccin directement qui serait la cause d’un trouble menstruel, mais la réaction inflammatoire qu’il induirait »
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Marie-Claude Jeannin| 11/08/2021-