Prise en charge des « Covid-long » : l’OMS et le NICE émettent des recommandations
Alors qu’une étude publiée début janvier dans le LANCET révélait que ¾ des personnes hospitalisées pour Covid-19 présentaient des symptômes persistants 6 mois après la phase aiguë, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) et l’OMS viennent des publier leurs premières recommandations sur le sujet.
Le Nice distingue la Covid-19 symptomatique persistante pour les cas présentant des symptômes entre 1 et 3 mois après la phase aiguë, du syndrome post-Covid-19 des patients qui ont des symptômes au-delà de 3 mois.
Les examens recommandés comprennent une numération globulaire complète, des tests de fonction rénale et hépatique, un test de protéine C-réactive et un test de tolérance à l’exercice (enregistrement du niveau d’essoufflement, du rythme cardiaque et de la saturation en O2) ainsi qu’un bilan thyroïdien. Ils recommandent également qu’une radiographie du thorax soit proposée à tous les patients dans les 12 semaines suivant l’infection aiguë s’ils présentent des symptômes respiratoires persistants.
Pour les sujets présentant des palpitations ou des vertiges, une mesure tensionnelle en position allongée et couchée est recommandée. Des douleurs thoraciques ou une hypoxémie doivent conduire rapidement à une prise en charge dans un service spécialisé.
Chris Brightling du National Institute of Health Research rappelle pour le LANCET que « nos lacunes sur ce sujet demeurent considérables ». Il souligne par ailleurs l’enjeu de ces recommandations « Nous devons comprendre pourquoi la COVID-19 peut se solder par un rétablissement complet ou au contraire laisser des traces durables dans l’organisme avec des symptômes débilitants graves et affectant de multiples organes et même la santé mentale ». Il est essentiel de pouvoir établir des protocoles de soins de suivi adaptés à la situation individuelle de chaque patient et fondés sur des données probantes.
L’OMS recommande une prise en charge spécifique y compris en ambulatoire
L’OMS recommande que les patients atteints de COVID-19 — qu’ils soient confirmés ou suspectés — aient accès à des soins de suivi s’ils présentent des symptômes persistants, nouveaux ou changeants.
La compréhension de l’origine de ces troubles est l’un des domaines de travail prioritaires de l’OMS. En février 2021, elle organisera une série de consultations afin de parvenir à un consensus sur la description de cette affection et de ses sous-types, ainsi que sur les définitions de cas. Cette compréhension scientifique permettra de donner un nom à cette affection. Les consultations comprendront un large éventail de parties prenantes, y compris des groupes de patients.
Pour les patients pris en charge en ambulatoire, l’OMS suggère l’utilisation de l’oxymétrie de pouls pour mesurer les niveaux d’oxygène dans le sang.
Pour les patients hospitalisés, l’OMS recommande l’utilisation d’anticoagulants à faible dose pour prévenir la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins et éviter les thromboses.
Pour les patients hospitalisés qui prennent un supplément d’oxygène (y compris de l’oxygène nasal à haut débit) ou qui sont sous ventilation non invasive, l’OMS suggère de positionner les patients sur le ventre pour augmenter le débit d’oxygène.
Ces recommandations ont été formulées par un groupe d’experts indépendants sur la base d’un examen rapide de littérature scientifique disponible sur le sujet.
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