Les radiologues militent pour le dépistage précoce du cancer du poumon par scanner low dose
Profitant de l’exposition médiatique du mois sans tabac consacré à la sensibilisation au cancer du poumon, la fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) a décidé de mettre la pression sur les autorités de tutelles pour que soit organisé un dépistage des populations à risque en utilisant le scanner low dose. Si des études sérieuses semblent montrer une réduction de la mortalité, la HAS s’était prononcée contre ce dépistage en 2016.
Avec plus de 46 000 cas par an, le cancer du poumon est le 4e plus fréquent en France. S’il stagne chez les hommes, il progresse chez les femmes. Il provoque plus de 33 000 décès (presque autant que le Covid) chaque année.
Plusieurs études, dont, la plus récente, celle dite « Nelson », ont montré que le recours au scanner basse dose sur des populations ciblées à risque permettait une détection précoce et une réduction de la mortalité de 25 % chez les hommes, et plus de 40 % chez les femmes.
Ces dernières années, la FNMR, déjà à l’origine du dépistage du cancer du sein en France, a demandé, sans succès, au Parlement de lancer des expérimentations régionales chez des patients à risque.
La FNMR demande donc d’urgence à l’État, responsable de la santé publique, de reprendre cette initiative et ce d'autant plus que la première période de confinement a montré que faute de dépistage les cancers augmentaient en nombre et en gravité.
NELSON est un essai de dépistage randomisé, contrôlé et basé sur une population de fumeurs et d’anciens fumeurs présents dans des registres aux Pays-Bas et en Belgique. Après avoir contacté plus de 600 000 candidats potentiels, 16 000 personnes ont été enrôlées dans l’essai et suivies pendant 10 ans. Deux groupes ont été constitués, le groupe des dépistés par scanner low dose et le groupe des non dépistés.
En 2016, la HAS s’était prononcée contre la mise en œuvre de ce dépistage en mettant en exergue la rapidité d’évolution de la maladie, le nombre de faux positifs et les risques de cancer induits par l’irradiation provoquée par le scanner thoracique low dose. Pour la HAS, la balance bénéfice risque était en 2016 défavorable pour le moins dans le contexte français.
Les dernières publications issues de l’étude Nelson seraient-elles susceptibles de lui faire changer d’avis ? Affaire à suivre.
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