Rougeole : cas mortel d'une femme de 32 ans au CHU de Poitiers

Le décès d’une femme âgée de 32 ans, résidant à Poitiers, s'est produit le 10 février dernier suite à des complications de la rougeole dans un contexte de comorbidités sévères et complexes selon le CHU de POITIERS. Si la famille explique qu'elle n'a pu contracter la maladie que lors de son passage aux urgences quelque jours auparavant, les autorités redoutent plus que jamais une épidémie d'une grande ampleur et appellent à un rattrapage de vaccination.

Fin janvier, le CHU de Poitiers doit gérer pas moins de 10 cas de rougeole en un week end. C'est à ce moment là que Jessica passe par les urgences du CHU pour remplir des formalités administratives liées à l'hospitalisation de son père. Elle n'était pas vaccinée.

Sa mère témoigne au micro de France Bleu

"Quand on est arrivées aux urgences, il y avait une épidémie de rougeole,explique Yolande Riquelmé. Il y avait plein d'enfants sur les fauteuils, il y avait énormément de monde atteint de la rougeole et c'est à ce moment-là qu'elle l'a contractée. À ce moment-là il n'y avait aucune mesure de prévention mise en place : il y avait plein de gens sans masque".

Au contraire pour le CHU de Poitiers, le port du masque a été imposé à toute personne se présentant aux services d’urgences adultes et pédiatriques dès le début de l’épidémie. Il précise dans un communiqué que cette mesure a été étendue aux services dont les patients présentent une fragilité particulière et que s’agissant du personnel salarié de l’établissement, les mesures de protection seront maintenues jusqu’à ce que le statut vaccinal des agents soit confirmé. 54 agents ont dû être vaccinés.

Conformément au protocole en vigueur en cas de rougeole, l'Agence régionale de santé fait le nécessaire pour alerter toutes les personnes qui de près ou de loin ont approché ces malades atteints de la rougeole.

Jessica a-t-elle été oubliée par l'ARS ? Est elle arrivée au mauvais moment ? ou le CHU a-t-il été négligent ? La ministre de la santé a d'ores et déjà prévenu qu'une enquête serait diligentée.

"Aujourd'hui, pratiquement tous les cas de rougeole sont survenus chez des gens soit non vaccinés, soit n'ayant eu qu'une seule dose dans leur vie, alors que deux doses étaient recommandées à l'époque. Elles sont maintenant obligatoires, je le rappelle, en raison de la gravité de la maladie", ajoute Agnès Buzyn

Quoiqu'il en soit face au risque d'une épidémie de grande ampleur, les autorités appellent sans relâche, via les médias et les réseaux sociaux, la population à vérifier leur statut vaccinal et à faire sans tarder les rattrapages éventuellement nécessaires.

Depuis le 1er novembre 387 cas ont été recensés. Ils ont provoqué un décès et 85 hospitalisations. Si l'épidémie était initialement cantonnée à la région bordelaise, de nouveaux foyers apparaissent désormais en dehors de la gironde et même en dehors de la Nouvelle Aquitaine comme en Occitanie, Bretagne et Provence-Alpes-Côte-D'azur.