Grippe : les services d'urgence saturés, Marisol Touraine annonce un bilan probablement lourd
Si le pic de l'épidémie saisonnière de grippe n'est pas encore atteint, les services des urgences sont à la limite de leur capacité pour gérer l'afflux de patients qui arrivent plus que d'habitude dans un état grave. La ministre de la santé Marisol Touraine prédit un bilan "probablement lourd" et a donné instructions aux hôpitaux de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour faire face, y compris en déprogrammant les activités non urgentes.
21% de séniors de plus que prévu
Avec le retour d'un virus de type A (H3N2), proche de celui de la saison 2014-2015 à laquelle l'INVS avait attribué une surmortalité toutes causes confondues de 18 300 personnes, la grippe pourrait s'avérer particulièrement meurtrière cette année notamment pour les personnes âgées. C'est ce que semble par ailleurs confirmer, Santé Publique France, dans son dernier bulletin épidémiologique sur la grippe où elle rapporte le signalement de 381 cas graves admis en réanimation depuis le 1er novembre, dont 70 % de ces cas sont âgés de 65 ans et plus. 77% des hospitalisations concernent également cette tranche d'âge.
L'Institut de recherche pour la valorisation des données de santé (IRSAN) dans sa dernière analyse en date du 9 janvier confirme également que les séniors sont touchés de manière plus précoce et plus importante que d'habitude. Elle estime même à 21% la surreprésentation des séniors dans les cas de grippe cette année, ce qui impacte immédiatement la charge de travail pour les hôpitaux.
En effet si les enfants ou les adultes hospitalisés sortent en général au bout de 24 heures, le traitement des séniors exige une surveillance plus longue pour évaluer les risques de complication respiratoire. Il s'ensuit logiquement un engorgement des services hospitaliers qui peinent à faire face.
Une situation critique alors que le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint.
Pour ne rien arranger, Santé publique France rapporte une très forte augmentation du nombre de passages aux urgences (5745) et d'hospitalisations (1035) entre la semaine 52 et la semaine 51.
« Certains hôpitaux sont tellement surchargés que les ambulanciers ne peuvent même plus décharger leurs patients, la situation est extrêmement critique », rapporte François Braun, le président de SAMU-Urgences au site lemonde.fr
Si la situation est particulièrement tendue pour le secteur hospitalier, le taux de consultation pour syndrome grippal en médecine ambulatoire (338 pour 100 000) semble indiquer que le pic de l'épidémie n'est pas probablement pas encore atteint.
Dans un contexte de pression budgétaire sur les hôpitaux et de restriction de personnel, les semaines qui viennent s'annoncent difficiles pour le système de santé français.
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