Des chercheurs mènent l’enquête sur une infection endémique à Pseudomonas aeruginosa dans une unité néo-natale de soins intensifs
Une augmentation du taux d’infections et de colonisations par Pseudomonas aeruginosa chez des enfants d’une unité néo-natale de soins intensifs devrait être exploitée en évaluant les réservoirs potentiels, y compris les sources environnementales, patients et personnel soignant, conclut une enquête épidémiologique et moléculaire américaine parue dans le New England Journal of Medicine qui a consisté à analyser une infection endémique à Pseudomonas aeruginosa chez des nouveau-nés d’une unité néo-natale de soins intensifs présentant, au niveau des mains du personnel soignant, un portage de ces germes.
En août 1998, une colonisation ou une infection par des Pseudomonas aeruginosa a été identifiée chez 6 nouveau-nés. Des cultures ont été faites chez 27 autres enfants de l’unité et les réservoirs environnementaux possibles ont également été recherchés.
Les mains du personnel soignant ont été examinées, un prélèvement effectué et les facteurs de risque de colonisation par Pseudomonas aeruginosa évalués.
Les isolats ont été analysés à la recherche d’une clonalité par électrophorèse sur gel à champ pulsé.
Les cultures de surveillance ont montré que 3 autres enfants avaient été colonisés par Pseudomonas aeruginosa.
Les cultures des échantillons environnementaux étaient négatives, mais les cultures pratiquées sur les mains de 10 soignants sur 165 étaient positives pour Pseudomonas aeruginosa.
Le fait d’être plus âgé et avoir des antécédents d’utilisation d’ongles artificiels ou en résine étaient tous deux des facteurs de risque de colonisation des mains.
Entre janvier 1997 et août 1998, 49 nouveau-nés ont été infectés ou colonisés par Pseudomonas aeruginosa.
L’électrophorèse a mis en évidence que 17 de ces enfants et un membre du personnel soignant qui présentait une onychomycose avaient le même clone.
Les nouveau-nés qui avaient été exposés à ce membre du personnel en août 1998 présentaient un risque plus élevé d’avoir ce clone bactérien que les enfants n’ayant pas été exposés à cette personne (odds ratio=41,2).
Source : NEJM, 2000 ; 343 : 695-700.
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