Un IRM mobile à 50 000 $ bientôt sur le marché ?
A contre-courant de la course à la puissance des fabricants de matériel d'imagerie médicale, une équipe américaine a mis au point un dispositif IRM à très faible champ magnétique, d'encombrement réduit, peu onéreux et suffisamment performant pour trouver une place de choix dans l'organisation des soins d'une structure hospitalière.
En 30 ans la technologie d'imagerie par résonnance magnétique a connu des progrès considérables. Elle permet via un examen non invasif d'obtenir des images en haute-définition sans irradier le patient. Toutefois, notent les chercheurs dans leur étude, les progrès récents vont toujours dans le sens d'une augmentation de la puissance des appareils (qualité d'image, vitesse), sans agir sur les principaux inconvénients des appareils : leur coût et leur encombrement. Au contraire, ces derniers ne font qu'empirer au fil des évolutions. Aujourd'hui, disposer d'un IRM représente un investissement de plus d'un million d'euros, ce qui crée une inégalité d'équipements entre les établissements et des délais importants pour les patients : 30 jours en moyenne. La France est sous-équipée : moins de 12 appareils par million d'habitants. Les IRM sont de plus très encombrants et quasiment impossibles à utiliser en mobilité avec leur trentaine de tonnes.
L'appareil proposé par les chercheurs du Martinos Center (Hopital du Massachussets, Etats-Unis) vise à dépasser ces inconvénients. Reposant sur les techniques de précession libre en régime permanent (b-SSFP) et l'utilisation de très faibles champs magnétiques (moins de 6,5 millitesla, soit 450 fois que les IRM de dernière génération), cette technologie permet de concevoir des appareils plus légers et déplaçables. Au sein d'un hôpital, ils pourraient être utilisés en première intention, soulageant ainsi les équipements IRM traditionnels. En mobilité, ils pourraient être d'une grande utilité dans des environnement hostiles ou bondés : conflits militaires, catastrophes naturelles ou encore événements sportifs.
Cet IRM serait de surcroît très accessible, même aux structures à petit budget : il pourrait être mis en vente à moins de 50 000 $.
Les chercheurs se félicitent des performances en termes de rapidité et de définition d'images, puisqu'ils obtiennent l'image 3D complète d'un cerveau humain en 6 minutes et à une résolution spatiale de (2,5 × 3,5 × 8,5) mm3
Cette précision est bien inférieure à celle de l'IRM traditionnelle : (1 × 1 × 1) mm3 mais selon les comparaisons effectuées dans l'étude, elle serait suffisante pour établir un pré-diagnostic, ou un diagnostic d'urgence hors structure hospitalière.
a : n-SSFP ; b : IRM 3 Tesla Densite de proton ; c : IRM 3 Tesla Pondération T1 ; d : IRM 3 Tesla Pondération T2 . La plupart des structures anatomiques vues à haute résolution sont identifiables sur le scan à basse résolution (a).
Selon Mathieu Sarracanie, chercheur français au Martinos Center et principal auteur de l'étude, l'usage de ces appareils est amené à se développer rapidement dans un futur proche, cette technologie offrant "une nouvelle façon de pratiquer la médecine, dans des endroits auparavant inaccessibles»
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