Prise en charge de l'infarctus du myocarde aux USA : des variations selon des facteurs sociodémographiques
Aux Etats-Unis, il existe certaines disparités dans la prise en charge de l'infarctus aigu du myocarde (IDM). Une étude parue dans le journal Circulation montre en effet que les noirs, les femmes et les personnes aux faibles revenus bénéficient moins souvent de traitements efficaces et peu coûteux tels que l'aspirine et les β-bloquants.
Le Dr Schulman (Duke University Medical Center, Durham) et plusieurs collaborateurs ont évalué 1690.079 patients américains de plus de 65 ans bénéficiaires du Medicare (assurance santé américaine) et traités pour un IDM aigu entre janvier 1994 et février 1996. Leur objectif était de déterminer l'association entre la race, le sexe, la pauvreté et les traitements médicaux prescrits.
"Il nous est apparu que l'origine ethnique influence les recommandations médicales pour les patients, et nous avons vu que les patients les plus pauvres présentaient des différences dans les soins, même lorsque le traitement est couvert par l'assurance médicale Medicare", a déclaré le Dr Schulman.
Un des co-auteurs de cette étude, le Dr Gersh (Mayo Clinic, Rochester) précise que "les différences dans le traitement ne sont pas énormes, mais elles sont significatives". "Les médecins ne traitent pas différemment les patients volontairement seulement parce qu'ils sont pauvres, noirs ou sont des femmes". Selon ce dernier, le plus important est d'identifier les facteurs impliqués et de les corriger.
Selon les résultats présentés, les patients noirs recevaient moins de thrombolytiques (risque relatif = 0,84) ou d'aspirine (rr = 0,97) lors de l'admission en service hospitalier. De même, la prescription de β-bloquants était moins fréquente après leur sortie de l'hôpital.
Par rapport aux hommes, les femmes avaient moins de chance (rr = 0,98) de recevoir de l'aspirine à l'admission ou à leur sortie.
Pour tous les traitements évalués (thrombolytiques ou aspirine à l'admission ; aspirine ou β-bloquants à la sortie), les patients les plus pauvres bénéficiaient moins souvent de ces traitements (rr compris entre 0,95 et 0,98).
Le Dr Schulman souligne que ces différences sont faibles mais nécessitent d'être corrigées en raison de la forte prévalence des maladies cardiovasculaires aux USA.
Source : communiqué de presse de l'American Heart Association. Circulation 2000;102:642-648
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