Cancer du sein : vers un dépistage précoce, non invasif et peu couteux.

Des chercheurs américains ont réussi à identifier et à déceler un bio marqueur sérique du cancer du sein chez la souris et dans un groupe restreint de patients humains. Ils viennent ainsi de jeter les bases d'un test de dépistage précoce, non invasif et peu couteux.

Dans un article parue dans le Clinical Chemistry , les auteurs ont établi un lien entre l'activité enzymatique  de la carboxypeptidase N  (CPN) et la progression tumorale dans des échantillons cliniques de patients atteints du cancer du  sein et dans un modèle animal de souris.  Selon l'ingénieur biomédical Tony Hu, Ph.D., qui a dirigé le projet, «Nos résultats indiquent que les peptides circulants générés par la carboxypeptidase N peuvent servir de signatures claires non seulement de l'apparition précoce de la maladie mais aussi de sa progression.

On savait déjà que ces peptides, qui se frayent un chemin depuis les cellules cancéreuses vers la circulation sanguine étaient des marqueurs de l'activité du cancer du poumon. Cette étude va bien au délà.

La technologie mise au point par l'équipe de Tony Hu combine les nanotechnologies et la spectrométrie de masse de pointe pour séparer et détecter des niveaux extrêmement faibles de peptides créés par la carboxypeptidase N. Les chercheurs ont d'abord caractérisé pour chaque biopsie humaine et chaque souris,  le stade de développement tumoral.

Ils ont ensuite prélevé des échantillons de sang puis déterminé la concentration des 6 peptides produits par la carboxypeptidase N en filtrant d'une part les marqueurs sériques à l'aide d'un puce de silice parsemés de 4 trous nanométriques,  puis en procédant, d'autre part, à une spectrométrie de masse MALDI-TOF.

Les chercheurs ont ainsi pu déceler dès les premiers stade de la pathologie (tumeur <2cm ou absence de tumeur), les peptides CPN. Mieux encore, ils ont retrouvé dans le sang de souris saine, les peptides CPN, moins de 2 semaines après l'introduction de tissus de tumeurs cancéreuses.

Autre fait marquant, Il a été constaté sur les souris une variation de l'activité de la carboxypeptidase N au cours des 8 semaines d'analyse, ce qui pourrait réduire la précision du dépistage à des stades ultérieurs. Selon M. Hu d'autres bio marqueurs de cette variation d'activité doivent être identifiés et intégrés dans le test de dépistage afin d'optimiser encore sa précision et sa fiabilité.