Les dangers des compléments alimentaires vendus sur Internet.
Une équipe de recherche de l'université Toulouse III - Paul Sabatier et du CNRS vient de mettre en évidence dans la composition de compléments alimentaires vendus sur Internet la présence de principes actifs pharmaceutiques incontrôlés, sur-dosés et pour certains carrément interdits en France en raison de leur dangerosité.
Cela fait quelques années que l'on sait déjà que les médicaments vendus sur Internet étaient pour plus de la moitié des contrefaçons dangereuses. Il n'était pas pour autant aisé de trouver des informations fiables sur les compléments alimentaires vendus sur Internet.
Ils avaient pourtant défrayé la chronique l'année dernière avec le cas de jeune homme de 27 ans sans antécédent cardiaque qui a failli perdre la vie avec un infarctus du myocarde suite à l'ingestion de BURNEMAX 3000 pendant 3 semaines.Leurs promesses ? Amincissement et performance érectiles de façon 100% naturelle !
Cela fait 6 ans qu'une équipe de chercheur de Toulouse, essaye de percer le mystère de telles prouesses. Leur méthode ? La résonance magnétique nucléaire qui permet de mettre en évidence les différentes molécules constituant ces tisanes naturelles.
Les résultats sont édifiants- sur 37 coupe-faim « naturels » disponibles sur le marché et analysés par l'équipe, 25 ont révélé la présence de sibutramine - une substance active interdite en France dès 2010 du fait de risques cardiovasculaires - à des doses allant jusqu'à deux fois la dose journalière maximale recommandée avant son interdiction. 8 contenaient aussi de la phénolphtaléine, un laxatif cancérigène - interdit depuis 1999 - et un autre un alcaloïde extrait de l'orange amère, interdit depuis mai dernier compte tenu de ses effets secondaires sur le rythme cardiaque. - sur 87 échantillons proposant de solutionner le dysfonctionnement érectile chez l'homme, vendus comme « 100% naturels », 62 contenaient des médicaments comme le Viagra ou des molécules analogues (dont la structure est proche de celle de la molécule de référence) n'ayant pas d'autorisation de mise sur le marché. Et ce, à des doses souvent très élevées.
Or la tentation d'en abuser est une réalité. Même si les compléments alimentaires sont en vente libre et accessibles en automédication, la prudence impose au public de consulter son médecin avant toute consommation et ce d'autant plus que ceux vendus sur Internet le sont en dehors de tout contrôle.
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