VIH : bilan de la trithérapie après 3 années de traitement et de suivi

Une étude récente a analysé le résultat de 3 ans de trithérapie chez 33 patients. A l'issue de ce suivi, 65 % des sujets avaient une charge virale indétectable et présentaient une augmentation significative du nombre de CD4. Les résultats de cette trithérapie sont présentés dans le dernier numéro d'Annals of Internal Medicine.

Le principal auteur de cette publication est le Dr R. Gulick (Cornell University, New York). D'autres médecins et scientifiques rattachés à plusieurs Universités américaines ont également participé à cet essai en partie financé par Merck & Co.

Selon les auteurs, "Cela représente la plus longue étude prospective sur une cohorte de patients infectés par le VIH qui reçoivent un traitement antirétroviral efficace".

Les trois antirétroviraux prescrits étaient l'indinavir (Crixivan®, inhibiteur de la protéase), la zidovudine (Retrovir®) et la lamivudine (Epivir®), deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse.

Les 33 patients (30 à 62 ans) avaient tous déjà reçu de la zidovudine durant 6 à 92 mois mais n'avaient jamais pris ni de lamivudine ni d'inhibiteur de la protéase. La charge virale médiane était de 41.900 copies/ml (7.550 à 219.040) et le nombre de CD4 de 133 cellules/µl (35 à 433).

Après 3 années de traitement et de suivi, un bilan a été réalisé pour 31 patients : 65 % avaient une charge virale inférieure à 50 copies/ml et l'augmentation du nombre de CD4 variait de 150 à 316 cellules/µl.

Au cours de ces 3 années, 12 patients ont discontinué le traitement : 7 à cause d'une augmentation de la charge virale, 2 à cause de contre-indication médicamenteuse et 3 à cause des effets secondaires. Parmi eux, 9 ont été en situation d'échappement virologique.

Au total, 36 % des patients ont présenté au moins un épisode de lithiase rénale et une lipodystrophie a été mise en évidence chez 4 patients sur 21 évalués.

Les auteurs indiquent dans leurs conclusions que ces résultats semble confirmer le bien fondé des recommandations actuelles pour le traitement de l'infection au VIH. Cependant ils ajoutent que "des traitements mieux tolérés avec une suppression virologique plus soutenue sont évidemment nécessaires".

Source: Ann Intern Med. 2000;133:35-39