Une étude fait le point sur l’incidence des cancers après prophylaxie des récidives de thromboembolisme veineux par warfarine
Le risque de cancer nouvellement diagnostiqué après un premier épisode thromboembolique veineux est élevé au moins au cours des 2 années qui suivent. Par la suite, ce risque semble plus faible chez les patients traités par anticoagulants oraux pendant 6 mois par rapport à ceux traités pendant 6 semaines. C’est ce que montre une étude suédoise prospective et randomisée, publiée dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine.
Ce travail, conduit par le Dr Sam Schulman et ses collègues du département d’hématologie de l’hôpital Karolinska de Stockholm, concernant une prophylaxie orale par warfarine de 6 semaines ou de 6 mois après un premier épisode thromboembolique veineux. Les patients ont été interrogés annuellement sur la possibilité d’apparition d’un cancer.
Après un suivi de 8,1 ans, les auteurs ont utilisé le registre suédois des cancers afin d’identifier tous les diagnostics de cancer et les causes de décès de la population étudiée.
Les chiffres observés en cas de cancer ont été comparés aux chiffres attendus en se basant sur le taux d’incidence nationale. Des rapports d’incidence standardisée ont été calculés.
Un premier cancer a été diagnostiqué chez 111 patients sur 854 au cours du suivi.
Le rapport d’incidence standardisée pour les cancers nouvellement diagnostiqués était de 3,4 au cours de la première année après l’événement thromboembolique et persistait entre 1,3 et 2,2 au cours des 5 années suivantes.
Un cancer a été diagnostiqué chez 66 patients sur 419 patients qui avaient été traités pendant 6 semaines avec des anticoagulants oraux, comparés à 45 patients sur 435 patients qui avaient été traités pendant 6 mois.
La différence était principalement due à la survenue de nouveaux cancers uro-génitaux parmi lesquels 28 cas étaient observés dans le groupe de traitement de 6 semaines et 12 cas dans le groupe de traitement de 6 mois.
La différence dans l’incidence des cancers entre les groupes de traitement n’est devenue évidente qu’après seulement 2 années de suivi et est restée significative après ajustement pour le sexe, l’âge et la raison du thromboermbolisme, idiopathique ou pas.
Un âge plus avancé au moment de la thrombose veineuse et un thromboembolisme idiopathique étaient également des facteurs de risque de diagnostic de cancer.
Aucune différence dans l’incidence des décès liés au cancer n’a été mise en évidence, concluent les auteurs.
Source : NEJM, 2000 ; 342 : 1953-8.
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