VIH : Augmentation des comportements sexuels à risque chez les homosexuels
La fréquence des rapports sexuels non protégés a augmenté chez les homosexuels anglais selon une étude publiée dans le British Medical Journal. Cette modification de comportement, déjà mise en évidence aux USA et en Australie, concerne principalement les jeunes de moins de 25 ans.
Selon J. Dodds (Royal Free and University College Medical School de Londres), cette tendance pourrait être reliée à l'apparition de nouveaux traitements dont l'efficacité fait parfois oublier les risques encourus par une infection au VIH.
Cette étude a été conduite en 1996, 1997 et 1998. Plus de 6.500 homosexuels âgés de 15 à 78 ans ont répondu à un questionnaire sur leurs comportements sexuels. Les résultats montrent une augmentation rapports anaux non protégés. De 32 % en 1996, le pourcentage d'homosexuels ayant eu au moins un rapport non protégé est passé à 36 % en 1997 et à 38 % en 1998. Pendant ces années, ces comportements à risques étaient plus fréquents chez les hommes de moins de 25 ans.
Les auteurs ont également noté un accroissement du nombre de rapports non protégés avec des partenaires dont l'état de séropositivité était inconnu. Parallèlement, le nombre de tests de dépistage n'a pas augmenté dans cette population.
J. Dodds et ses collaborateurs soulignent que cette tendance pourrait faciliter la propagation de l'épidémie. Les campagnes de prévention et sensibilisation, qui ont démontré leur efficacité notamment dans cette communauté, semblent donc de nouveau nécessaires.
Dans un éditorial du journal, le Dr A.Grulich (National Centre in HIV Epidemiology de Sydney) souligne qu'une nouvelle génération grandit avec le HIV 20 ans après le début de l'épidémie. "Dans la communauté gay, l'optimisme dû aux nouveaux traitements est associé à une hausse des comportements à risque".
"Malgré ces tendances, il n'existe pas de preuve claire d'une augmentation de l'incidence du VIH". Les thérapies antirétrovirales diminuent fortement la charge virale présente dans le sperme et limitent ainsi les risques de transmission. "Cependant, si la thérapie antirétrovirale devient moins efficace en raison de l'apparition de résistance, alors le taux d'infection pourrait bien augmenter et les comportements à risques mener à un hausse de l'incidence de l'infection au VIH."
Source : BMJ 2000;320:1510-1511,1487-1488
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