Mortalité par traumatismes en Europe : des recommandations pour homogénéiser les données de surveillance
Homogénéiser les statistiques de mortalité par traumatismes en Europe permettrait de mieux connaître l’impact sanitaire des traumatismes sur la population. Telle est la principale recommandation du programme « Anamort » (analyse de la mortalité par traumatisme dans l’Union européenne) dont les résultats sont publiés aujourd’hui par l’Institut de veille sanitaire (InVS).
L’un des objectifs de l’étude Anamort1 était de décrire la mortalité par traumatisme en Europe. L’étude s’est intéressée aux traumatismes intentionnels (suicide, homicides), non-intentionnels (accidents de la vie courante ou liés au transport, noyades, intoxications, incendies…) et à ceux dont la cause n’a pu être déterminée. En effet, une meilleure description de l’impact sanitaire des traumatismes est nécessaire pour adapter les programmes de prévention et réduire ainsi cette mortalité. On estime que deux tiers de ces décès pourraient être évités. Les données présentées aujourd’hui doivent toutefois être interprétées avec précaution dans la mesure où les systèmes de surveillance varient d’un pays à un autre.Parmi les résultats publiés aujourd’hui, le suicide apparait comme la première cause de mortalité par traumatisme en Europe. Viennent ensuite les accidents de la route et les chutes qui sont responsables de près de 47 000 décès chacun. Avec plus de 56 000 décès en 2005, le suicide représenterait à lui seul un quart des décès par traumatisme en Europe. On retrouve des disparités très importantes selon les pays (de 2,9 suicides pour 100 000 habitants à Chypre vs 37/100 000 en Lituanie). Ce fléau est particulièrement décrit dans les pays d’Europe de l’Est (notamment les pays baltes). La France présente une incidence élevée (15,9 suicides pour 100 000 habitants) en comparaison, par exemple, au Royaume-Uni (6,4/100 000) ou aux pays du bassin méditerranéen (Albanie, Chypre, Espagne, Grèce, Italie, Malte) qui ont tous des taux de mortalité inférieurs à 7/100 000. Cependant, des considérations socio-culturelles ou religieuses ont pu être à l’origine d’une sous-déclaration importante des suicides.Pour les homicides, le risque de décès est variable d’un pays à un autre. Avec un total de 4 700 décès en 2005, ce risque varie - par exemple - de 0,2 pour 100 000 habitants par an à Malte, à 10 pour la Lettonie. Avec plus de 4 homicides pour 100 000 habitants, l’Albanie, l’Estonie et la Lituanie sont également très touchées. A l’inverse, le risque de décès par homicide est inférieur à 0,4 dans d’autres pays (Irlande, Islande, Royaume-Uni).Pour les suicides, les noyades, les empoisonnements et les accidents de transport, les hommes sont trois fois plus concernés que les femmes. Quant aux personnes âgées, elles constituent plus de 30% des victimes de suicides, étouffements et chutes (60% pour les décès par suffocation intentionnelle). Enfin, le risque de décéder des suites d’une chute accidentelle est 60 fois plus important chez les plus de 65 ans que chez les 15-24 ans. A l’inverse, ces derniers représentent la plus grande part de tués par accidents de la route (19,2 décès pour 100 000).Le projet Anamort a produit une série de 200 recommandations opérationnelles qui permettront à l’avenir de limiter l’impact de ces différences sur les statistiques.Descripteur MESH : Europe , Mortalité , Statistiques , Population , Risque , Accidents , Suicide , Chypre , Malte , Lituanie , Italie , Vie , Programmes , Personnes , Pays baltes , Objectifs , Lettonie , Islande , Irlande , Incidence , Hommes , Homicide , Grèce , France , Femmes , Espagne , Albanie