La Climatologie au Service de la Médecine vétérinaire et Humaine
TUNIS, Tunisie, April 9 /PRNewswire/ -- Le 6ème Symposium Merial de Parasitologie/Arthropodes et Maladies Vectorielles Associées s'est ouvert aujourd'hui à Tunis, rassemblant plus de 120 climatologues, parasitologues et vétérinaires, pour discuter de l'impact du réchauffement climatique planétaire sur la parasitologie (1) et les maladies vectorielles (2). Cette année marquera la première participation de chercheurs d'Afrique du Nord pour évoquer l'émergence de maladies exotiques en Europe. Cette rencontre s'achèvera sur la meilleure gestion du risque et le lancement d'un nouveau modèle biomathématique climatique, intitulé « FleaTickRisk » (risque lié aux puces et aux tiques).
Depuis sept ans, Merial, joint-venture entre Merck & Co., Inc., sanofi-aventis et de l'une des plus importantes entreprises de santé animale au monde, organise un colloque annuel afin de débattre des maladies causées et transmises par les parasites, intitulé « Merial European Parasitology - Arthropod-Borne Diseases Symposium » (Symposium Européen Merial de Parasitologie/Arthropodes et Maladies Vectorielles Associées). Le premier symposium a eu lieu à Amsterdam en 2001 et l'édition la plus récente s'est tenue à Marseille, en 2007.
Ces dernières années ont vu l'émergence de nouvelles maladies ou la résurgence d'anciennes maladies, parfois associées à des changements épidémiologiques. Lors de ses symposiums précédents, Merial a passé en revue ces modifications épidémiologiques (modifications de la distribution géographique et de la pathogénécité des maladies vectorielles), ainsi que leurs causes possibles.
Aujourd'hui, le thème s'est élargi, dans la mesure où la plupart de ces maladies touchent à la fois l'homme et les animaux (zoonoses) et où l'incidence est en augmentation en raison des changements climatiques ; leur gestion requiert donc une approche pluridisciplinaire. Lors du dernier symposium, les intervenants ont présenté les résultats et hypothèses d'études menées en médecine vétérinaire et humaine dans plus de 25 pays. Cette année, à Tunis, des climatologues et des socioéconomistes se sont joints à leurs homologues en médecine vétérinaire et humaine pour discuter de ce vaste sujet, mais aussi pour parler de points communs, de différences, et pour mettre en place des programmes collaboratifs entre les instituts et universités de divers pays d'Europe et d'Afrique.
Maladies Transmises par les Tiques et les Puces et Modélisation :
http://www.fleatickrisk.com/
Au cours des dix dernières années, le nombre de tiques et de maladies dont elles sont porteuses s'est intensifié, provoquant une soudaine irruption de maladies humaines causées par les tiques de forêts, telles que la rickettsiose, l'anaplasmose, et l'encéphalite ; il est donc apparu crucial de développer des modèles épidémiologiques reliant trois éléments clefs :
- la biomathématique - pour étudier la dynamique des vecteurs et des agents pathogènes,
- la cartographie par satellite - pour étudier l'apparition et la distribution de maladies liées à la végétation et aux activités humaines, et - la modélisation climatique - pour suivre l'activité parasitique causée par les évènements météorologiques.
Un tout nouveau modèle intitulé « FleaTickRisk » (Risque lié aux puces et aux tiques), développé en collaboration entre des climatologues (de Climpact, une start-up associant des chercheurs du CNRS et de l'Université Paris VI), des biomathématiciens (de l'unité de recherche de l'École vétérinaire de Lyon en association avec le CNRS), et des parasitologues (de Merial et de l'École vétérinaire de Maisons-Alfort), vient de voir le jour.
À la suite d'une année d'intense développement, « FleaTickRisk » peut désormais prédire, semaine par semaine, l'activité de trois espèces de tiques, ainsi que celle des puces du chat en France (pays pilote pendant un an). Ce modèle permet également de prédire la densité des parasites et les risques de transmission de la maladie (c'est-à-dire, les infestations animales et humaines) ; les vétérinaires français peuvent y accéder en se rendant sur le site Internet dédié : http://www.fleatickrisk.com/.
Ce modèle sera étendu à l'ensemble de l'Europe à l'automne 2008 et sera disponible pour tous les vétérinaires.
Une validation scientifique s'appuyant sur une collection de parasites a commencé et continuera tout au long de l'année 2008. Le modèle signifie que l'impact du climat sur les charges parasitiques pourra être étudié, mais il aidera aussi les vétérinaires dans leurs activités quotidiennes, pour recommander les traitements et la prévention antiparasitiques adéquats.
L'impact du réchauffement climatique planétaire.
Les deux derniers Symposiums de Parasitologie organisés par Merial (Zagreb 2006 et Marseille 2007) ont confirmé la tendance indiquant que certaines maladies vectorielles sont en augmentation en Europe, que les agents pathogènes circulent plus facilement, que les conditions pour de tels changements concernent principalement des facteurs humains, mais que le réchauffement climatique a aussi un impact direct sur les vecteurs arthropodes (densité, distribution géographique, capacité vectorielle).
Au cours des dix dernières années, de « nouvelles » maladies ont été rapportées chez les chevaux et les carnivores, comme la babésiose en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, l'ehrlichiose monocytaire canine en Europe du Sud, l'anaplasmose à anaplasma platys en France, et l'anaplasmose à anaplasma phagocytophilum chez les bovins, les chevaux, les chiens et les chats en Europe du Nord.
Le rôle de divers facteurs a été mis en évidence :
- Le transport par voies aérienne, maritime, ferroviaire et routière, a littéralement « explosé » au cours des deux dernières décennies, avec d'intenses déplacements de production animale, d'animaux pour les sports et les loisirs, et de personnes. Qu'ils soient effectués pour des raisons commerciales ou de loisirs, ces déplacements fournissent les conditions idéales pour la circulation d'agents pathogènes, s'ils ne sont pas adéquatement contrôlés.
- L'essor du droit aux congés et les voyages vers des destinations de plus en plus lointaines a favorisé l'échange d'agents pathogènes, surtout lorsque les animaux domestiques voyagent avec leurs propriétaires. Par exemple, de plus en plus d'Européens du Nord se rendent en Espagne, en Italie et en France en été et leurs animaux domestiques peuvent alors rentrer aux Pays-Bas, en Belgique, ou en Allemagne avec la leishmaniose, l'ehrlichiose, ou la babésiose.
- La création de parcs facilite le développement de populations de tiques, vecteurs de nombreuses maladies, telles que la borréliose de Lyme. Les activités de plein air, telles que le trekking, le cyclisme de montagne, ou le jogging accroissent les risques de morsures.
- Le développement de vastes banlieues, où chacun a son petit jardin, favorise le développement de vecteurs arthropodes (comme les tiques, les moustiques et les mouches piqueuses). Dans d'autres régions du monde, les barrages et les lacs artificiels créent parfois des conditions propices au développement de maladies vectorielles.
- Les mesures visant à préserver la faune, associées aux pratiques de réhabilitation et de gestion de sites, particulièrement dans le domaine de la sylviculture, ont eu pour conséquence la prolifération de cerfs wapitis, de chevreuils, de sangliers, et de renards, tous hôtes d'arthropodes hématophages agissant en tant que vecteurs d'agents pathogènes ou d'autres parasites. Par exemple, le développement de populations de renards et leur présence dans des environnements urbains ont eu pour résultat une augmentation d'infestations par l'Echinococcus multilocularis (vers solitaires), responsable d'une grave hépatite parasitique chez l'homme.
- Le réchauffement climatique planétaire est actuellement associé à des conditions météorologiques instables et des phénomènes aigus : pluies, inondations, tempêtes, etc. Loin de diminuer les populations vectorielles, ces phénomènes encouragent leur expansion démographique. De plus, de légères variations de température et des taux d'humidité ont de rapides effets sur les populations arthropodes (puces, tiques, moustiques, mouches des régions sableuses, et culicoïdes).
Des rapports ont été établis au sujet des réseaux de surveillance mis en place pour surveiller leur impact à la fois sur la santé humaine et animale, puisque la majorité de ces maladies sont des zoonoses.
« L'évolution vers une gestion efficace du risque et une sensibilisation accrue des professionnels et du grand public au thème des changements climatiques et des maladies vectorielles constituent l'objectif principal de ces colloques. Nos sociétés modernes n'acceptent plus de prendre ce genre de risques, elles sont trop bien informées ; nous devons donc prendre les mesures nécessaires bien en avance. » Telle est la conclusion de Frédéric Beugnet, directeur technique chez Merial EMEA et Docteur en parasitologie.
À propos de Merial
Grâce à son implication dans la recherche et sa gamme de produits, Merial fournit des données épidémiologiques et cliniques aux vétérinaires, pharmaciens et médecins, ainsi que des solutions préventives et thérapeutiques adaptées. La gamme de produits Frontline(R) (Frontline Spray(R), Frontline Spot On(R) et Frontline Combo(R)) est le leader mondial actuel sur le marché de la lutte contre les puces et les tiques chez les chiens et les chats (source : Rapport Wood Mackenzie 2006). Pirodog(R) est un vaccin préventif contre la babésiose canine et Merilym(R), un vaccin préventif contre la borréliose de Lyme canine. La gamme Heartgard(R) est le leader mondial en matière de prévention de la dirofilariose cardio-pulmonaire du chien.
Merial produit également des vaccins préventifs contre la fièvre catarrhale ovine et le virus du Nil occidental chez les chevaux.
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(1) maladies causées par des parasites
(2) maladies causées par des parasites, des bactéries ou des virus transmis par morsure d'arthropodes hématophages (principalement tiques et moustiques).
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