Les facteurs associés à la prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH en Gironde et Hauts-de-Seine
Les résultats d’une étude rétrospective menée chez des sujets adultes dont le diagnostic de SIDA a été posé, entre juillet 1993 et mai 1995, dans 2 départements français, la Gironde et les Hauts-de-Seine, montrent la persistance de plusieurs obstacles d’ordre socio-économique, psychologique et culturel à un suivi médical régulier avant le SIDA. Les auteurs estiment que l’impact des nouveaux traitements antirétroviraux ne pourra être maximal que lorsque ces obstacles seront surmontés.
Publiée dans le dernier numéro de la Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, cette étude a été coordonnée par V. Schwoebel du centre européen épidémiologique du Sida (Hôpital national de Saint-Maurice), et des collaborateurs de l’hôpital Louis Mourier (colombes), du Groupe d’épidémiologie clinique du Sida en Aquitaine (Bordeaux) et de l’hôpital Antoine Béclère de Clamart.
L’étude a porté sur tous les sujets adultes dont le diagnostic de SIDA avait été posé entre juillet 1993 et mai 1995 dans les hôpitaux de 2 départements français où existaient des réseaux spécialisés dans le domaine de l’infection à VIH couvrant l’ensemble des hôpitaux.
Le suivi médical a été décrit d’après la fréquence des numérations des CD4 dans le dossier et d’après un entretien confidentiel, parmi les sujets dont le diagnostic d’infection à VIH avait été effectué au moins 6 mois avant le diagnostic de sida.
Un suivi irrégulier dans les 2 ans précédant le diagnostic de SIDA (moins d’une numération des CD4 par an si CD4 supérieur à 500/mm3 ou par semestre si CD4 inférieur à 500/mm3) a été analysé en fonction de facteurs économiques, sociaux et comportementaux.
Parmi les 290 sujets inclus, 51 % ont eu un suivi irrégulier.
Les facteurs indépendamment associés à un suivi irrégulier étaient des revenus mensuels inférieurs à 600 F, l’absence de médecin traitant au moment du diagnostic de l’infection à VIH, un emprisonnement entre le diagnostic d’infection à VIH et le SIDA, et le fait d’être un homme non homo/bisexuel comparé à homo/bisexuel masculin.
Source : Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, 2000, 48 : 7-15.
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Personnes , Diagnostic , Antirétroviraux , Hôpitaux , Santé , Santé publique , Entretien , Maurice