Greffe de tissu ovarien : sous la peau du ventre ou sur l'utérus ?

L'autogreffe de tissu ovarien peut être réalisée en un autre endroit que le site naturel, la fossette ovarienne. Il est ainsi possible de greffer le tissu sous la peau du ventre par exemple

De telles greffes pratiquées sous la paroi abdominale montrent que l'on peut obtenir des ovocytes matures chez la brebis. Chez la femme, ce site d'implantation ne serait toutefois pas idéal si les multiples fragments ovariens venait à augmenter de volume à chaque cycle.

La greffe de tissu ovarien peut aussi se faire à la face antérieure de l'utérus, comme cela a été réalisé à l'Université de Leeds (Grande-Bretagne) chez huit femmes volontaires devant par ailleurs subir, à trois mois d'intervalle, une opération visant à ouvrir des trompes préalablement ligaturées.

Chez ces volontaires, le recueil des plaques de cortex ovarien greffées sur la paroi utérine avaient montré une bonne survie et croissance des follicules. Un problème important a cependant contrarié les projets des chercheurs : le péritoine avait complètement recouvert les greffons, avec pour conséquence de finalement empêcher la libération des ovocytes matures.

Recours probable à la FIV

Pour le Dr Yves Aubard (CHU de Limoges), ces données et celles issues d'expériences conduites chez la brebis montrent qu'on n'aura sans doute pas de fertilité spontanée après implantation des fragments ovariens dans le site naturel et que l'on sera par conséquent obligé de recourir à la fécondation in vitro (FIV).

En revanche, la greffe de tissu ovarien sur la paroi cutanée abdominale ou la paroi utérine est favorable à une bonne vascularisation des greffons. De plus, ces deux sites facilitent la surveillance par échographie de l'induction d'une ovulation et sont donc faciles d'accès pour la ponction des ovocytes matures. Là encore, ce procédé nécessite d'avoir ensuite recours à une FIV classique avec transfert des embryons.