Cancer du sein : nouvelles données de suivi sur le tamoxifène

Des données actualisées prenant en compte des années supplémentaires de suivi viennent d’être publiées dans le cadre d’un large essai clinique mené sur le tamoxifène pour la prévention du cancer du sein. L’analyse confirme la réduction du risque de cancer du sein invasif et non invasif avec le tamoxifène. Les détails sont publiés dans l’édition du 16 novembre du Journal of the National Cancer Institute (JNCI).

Cet essai “National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project (NSABP) Breast Cancer Prevention Trial (P-1)” a été initié en 1992 et a recruté plus de 13000 femmes de plus de 35 ans qui présentaient un risque élevé de cancer du sein. Les résultats initiaux de l’essai mené en simple aveugle sont parus en 1998 dans le JNCI. Ils montraient que le tamoxifène était associé à une réduction du risque de cancer du sein invasif et non invasif. On notait également une réduction du risque de fracture ostéoporotique mais une augmentation du risque de cancer de l’endomètre.

L’étude de suivi actuelle présentée par Fisher et collaborateurs apporte sept années de suivi complémentaire. Le taux cumulé de cancer du sein invasif était réduit de 43% dans le groupe tamoxifène avec 42,5 cas pour 1000 patientes dans le bras placebo versus 24,8 cas pour 1000 patientes dans le bras tamoxifène. La réduction était de 37% pour les cancers non invasifs (15,8 cas pour 1000 vs 10,2 cas pour 1000).

Dans l’attente des résultats d’autres essais cliniques sur la chimioprévention du cancer du sein, les auteurs soulignent que « jusqu’à qu’un de ces essais démontre un meilleur bénéfice net avec un traitement alternatif, le tamoxifène reste le seul traitement chimiopréventif démontré pour la réduction du risque du cancer du sein ».

Ils ajoutent que l’actualisation du suivi n’a pas amené de modification du niveau de risque d’accident vasculaire cérébral, thrombose veineuse profonde, cataracte et décès par rapport aux données publiées en 1998. On notera néanmoins que le risque de cancer de l’endomètre est plus élevé de 29% dans ces données actualisées que lors du premier rapport. Toutefois, cette différence n’atteint pas le seuil de signification statistique.

Source : Journal of the National Cancer Institute