LRRK2 : un gène dont une mutation est liée à la maladie de Parkinson

Trois études publiées dans le Lancet rapportent l'identification d'une mutation comme cause d'environ un cas de maladie de Parkinson sur 25 dans le monde. D'après les résultats, cette mutation qui concerne le gène LRRK2 est responsable d'environ 5% des cas familiaux de Parkinson et de 2% des cas isolés. Des examens génétiques qui ciblent cette mutation pourraient prochainement être utilisés comme test de la maladie de Parkinson.

Vincenzo Bonifati (Erasmus Medical Centre de Rotterdam) et son équipe ont analysé le gène LRRK2 dans 61 familles avec des cas de maladie de Parkinson. Des personnes de quatre familles différentes étaient porteuses d'une copie héritée de la mutation, ce qui indique que la mutation est liée aux formes héréditaires de la maladie.

Selon les commentaires du Dr Bonifati, ces résultats sont une percée significative vers la compréhension des mécanismes de la maladie et ils auront des conséquences tant sur le plan fondamental que clinique. Le principal objectif reste désormais de savoir comment des mutations du gène LRRK2 conduisent à une neurodégénérescence, l'enjeu étant à terme le développement de nouvelles armes préventives et thérapeutiques.

Dans une autre étude, Nicholas Wood (National Hospital for Neurology and Neurosurgery, Londres) et ses collaborateurs ont procédé à l'analyse du gène LRRK2 chez 482 patients parkinsoniens sans antécédents familiaux de la maladie. La mutation a été retrouvée chez huit patients, ce qui implique qu'elle peut être également liée à des formes sporadiques de la maladie d'Alzheimer.

Parallèlement, une équipe menée par William Nichols (Cincinnati Children’s Hospital Medical Centre, Cincinnati) a mesuré la fréquence de la mutation du gène LRRK2 dans des formes familiales de la maladie de Parkinson. Parmi les 767 personnes atteintes par la maladie et issues de 358 familles, 35 patients de 20 familles différentes étaient porteurs d'une ou deux copies de la mutation et présentaient les signes cliniques typiques de la maladie. Ces résultats laissent penser que cette mutation ponctuelle du gène LRRK2 serait en cause dans 5% des cas familiaux.

D'après Nichols, la recherche de cette mutation deviendra probablement un élément important pour la mise en œuvre d'un test génétique pour la maladie de Parkinson. Il ajoute que leur travail ne portait que sur une seule mutation de LRRK2 mais que d'autres mutations du même gène ont déjà été identifiées. Ainsi, les mutations de LRRK2 pourraient être impliquées dans plus de 5% des cas familiaux.

Un commentaire qui accompagne ces différents résultats est également publié dans le Lancet. Le Dr Alexis Brice (Inserm U289, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) y explique qu'il faudra préciser le tableau clinique associé à cette mutation et également veiller à mesure précisément le risque associé. Par ailleurs, il pose légitimement la question de l'intérêt d'un test de dépistage dans une situation où l'on ne dispose pas de traitement préventif.

Source : www.thelancet.com

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