VIH et interruptions thérapeutiques programmées : la prudence reste d’actualité
L’intérêt de l’utilisation d’interruptions programmées des traitements contre le VIH fait toujours l’objet de diverses études. Des données récentes montrent que cette option n’offre pas de réel avantage dans le cas de patients porteurs de virus multirésistants.
Pour cet essai randomisé, les auteurs ont étudié deux groupes de patients porteurs de souches virales multirésistantes. Un groupe a exercé un arrêt complet et programmé du traitement pendant quatre mois tandis que l’autre groupe a vu son traitement antirétroviral modifié.
A l’issue d’un suivi médian de près d’un an, les auteurs ont observé que la progression de la maladie était plus fréquente chez les sujets du groupe ‘interruption thérapeutique programmée’(P=0,01). Le risque de progression serait 2,57 fois plus élevé que dans le groupe qui a vu son traitement modifié. Globalement, on observait aussi un taux de CD4 plus faible et une charge virale plus élevée dans le groupe qui avait interrompu les antirétroviraux.
Il a été cependant noté une réversion partielle ou totale de la population de VIH vers un virus sauvage dans les cas d’interruption thérapeutique. Mais les auteurs soulignent surtout l’absence de bénéfice immunologique ou virologique avec ces interruptions, du moins pour cette catégorie de patients. Par ailleurs, la qualité de vie n’était pas améliorée d’après les auteurs.
Source : N Eng J Med 2003 ;349 :837-846
Descripteur MESH : Patients , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Virus , Thérapeutique , Antirétroviraux , Charge virale , Maladie , Population , Qualité de vie , Risque , Vie