Angioplastie, aspirine et clopidogrel
Après une angioplastie coronaire percutanée, la poursuite de la prise d’aspirine et de clopidogrel (antiplaquettaire) pendant un an permet une réduction significative des épisodes ischémiques par rapport à un traitement standard de quatre semaines. Ceci est la conclusion d’une étude parue dans le JAMA du 20 novembre.
Selon les informations reprises dans l’article, la prise de clopidogrel et aspirine après une angioplastie percutanée permet de réduire les complications thrombotiques par rapport à l’aspirine seule.
L’étude menée par Steven Steinbul (Université de Caroline du Nord) et ses collaborateurs portait sur les bénéfices d’un traitement prolongé de 12 mois par clopidogrel et aspirine. L’initiation du traitement avant l’intervention était aussi envisagée.
Cet essai nommé CREDO (Clopidogrel for the Reduction of Events During Observation) a été mené selon un protocole randomisé, en double-aveugle et contrôle placebo.
Au total, 1053 patients ont reçu un traitement par clopidogrel (300 mg) et 1063 un placebo 3 à 24 heures avant l’intervention. Tous les patients ont ensuite reçu le clopidogrel à 75 mg/jour jusqu’au 28° jour. Du 29° jour jusqu’au douzième mois, le groupe clopidogrel préopératoire a reçu le clopidogrel à 75 mg/jour tandis que l’autre groupe à reçu un placebo. Tous recevaient aussi de l’aspirine.
A un an, le traitement prolongé par clopidogrel était associé à une réduction relative de 26,9 % du risque combiné de décès, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.
D’après les auteurs, « notre résultat majeur est que la poursuite du traitement avec le clopidogrel et l’aspirine pendant au moins un an, au lieu du standard actuel de 2 à 4 semaines, conduit à une diminution statistiquement et cliniquement significative des épisodes thrombotiques majeurs ».
Ils ajoutent que « bien que l’essai ne soutienne pas directement l’usage de 300 mg de clopidogrel en dose de charge 3 à 24 heures avant l’intervention, les données suggèrent que lorsque 300 mg de dose de charge peuvent être administrés plus de 6 heures avant, ils pourraient offrir un bénéfice substantiel ».
La poursuite prolongée du traitement était relativement sûre, précisent les auteurs. Le risque hémorragique à un an était plus élevé mais l’augmentation n’était pas significative (8,8 % vs 6,7 %).
Source : JAMA 2002;288:2411-2420
Descripteur MESH : Angioplastie , Placebo , Patients , Risque , Accident vasculaire cérébral , Caroline du Nord , Infarctus , Infarctus du myocarde , Myocarde , Observation