Aspirine et mortalité liée au pontage aorto-coronaire

Les risques hémorragiques limitent souvent la prise d’aspirine pendant la période qui entoure le pontage aorto-coronaire. Une large étude d’observation publiée le 24 octobre dans le New England Journal of Medicine montre au contraire que l’aspirine initiée dans les 48 heures après l’intervention est associée à une réduction de la mortalité des complications ischémiques, sans qu’un excès d’épisodes hémorragiques ne soit observé.

Les chiffres publiés par Mangano et ses confrères sont assez marquants. L’étude a impliqué 70 centres dans 17 pays et 5065 patients bénéficiant d’un pontage aorto-coronaire.

D’après la publication, l’aspirine (jusqu’à 650 mg) initiée dans les 48 heures qui suivent la revascularisation est associée à une réduction de la mortalité (1,3 % vs 4,0 %, P<0,001). L’incidence des infarctus du myocarde était réduite de 48 % (P<0,001), celle des AVC de 50 % (P=0,01) et celle des insuffisances rénales de 74 % (P<0,001).

Selon l’analyse, ces réductions ne semblent pas liées à des facteurs spécifiques au patient ou aux traitements reçus. Parallèlement, les complications hémorragiques ou liées à la cicatrisation n’étaient pas plus fréquentes avec l’aspirine.

Malgré ces résultats très encourageants, la principale limitation de l’article est l’absence de données issues d’un essai randomisé, et donc la possibilité d’un biais non identifié. L’interprétation définitive des conclusions est donc soumise à caution, bien que les tendances observées soient très fortes.

Tant qu’un essai randomisé ne viendra pas confirmer ces résultats, l’aspirine ne sera vraisemblablement pas utilisée en routine dans ces interventions.

Source : N Engl J Med 2002 ;347 :1309-17

Descripteur MESH : Mortalité , Accident vasculaire cérébral , Cicatrisation , Infarctus , Infarctus du myocarde , Myocarde , Patients

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