Les patients atteints de maladie systémique peuvent présenter un état particulièrement grave nécessitant un séjour en réanimation

Une étude française rétrospective de 39 séjours, publiée dans le dernier numéro de la Revue de Médecine Interne, portant sur le pronostic des maladies systémiques admises en réanimation montre que « bien que les patients atteints de maladie systémique admis en service de soins intensifs aient des critères de gravité plus sévères que des patients non sélectionnés hospitalisés dans les mêmes services, le diagnostic de maladie générale, même évoluée, ne suffit pas à récuser chez eux une prise en charge en réanimation ».

Le Dr O. Pourrat et ses collègues du service de réanimation et médecine interne des urgences de l’Hôpital Jean-Bernard (CHU de Poitiers), en collaboration avec des réanimateurs du service de réanimation polyvalente du centre hospitalier de Niort, ont mené une étude rétrospective portant sur 7 ans (1er janvier 1991 au 28 février 1998) dans les deux services de réanimation (278 séjours à Poitiers et 11 séjours à Niort). La prévalence est de 3,7 maladies systémiques hospitalisées par an à Poitiers, et de 1,5 maladie systémique hospitalisée par an à Niort, et de 2,7 maladies systémiques hospitalisées par an en réanimation sur l’ensemble des deux services, précisent les auteurs.

Les maladies systémiques constituent un motif rare d’admission en réanimation et peu d’études ont analysé le pronostic de ces patients, indiquent les auteurs.

Chez 33 patients, d’âge moyen 50 +/- 21 ans (représentant 39 séjours), le diagnostic de maladie systémique était connu avant l’admission en réanimation 37 fois sur 39. La durée moyenne d’évolution avant hospitalisation était de 90 +/- 113 mois.

Le principal motif d’admission était une insuffisance respiratoire aiguë (33 % des cas).

Une infection nosocomiale a été notée par les auteurs dans 19 cas, soit dans 49 % des cas.

10 patients sont décédés en réanimation. Les décès étaient imputables à une infection dans 6 cas, d’une poussée de la maladie systémique dans 3 cas et de cause indéterminée dans 1 cas.

Source : Rev Med Interne, 2000 ; 21 : 147-51.