La pollution de l’air augmente le risque ischémique chez les sujets coronariens
La pollution de l’air a été liée à des variations de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaire. Une nouvelle enquête a étudié la relation entre les variations du niveau des particules polluantes et le risque d’ischémie myocardique chez des patients coronariens stabilisés. Ce risque était plus élevé dans les jours qui suivaient une augmentation de la concentration des particules polluantes.
La relation entre la pollution de l’air par des particules et le risque d’épisodes cardiovasculaire a été soulevée par plusieurs enquêtes épidémiologiques. Une étude coordonnée par Juha Pekkanen de l’Institut national de santé publique de Finlande s’est plus principalement intéressée au risque d’ischémie myocardique en fonction de certaines particules polluantes.
Selon les résultats publiés par Pekkanen et ses confrères dans la revue spécialisée Circulation, les sujets coronariens auraient environ trois fois plus de risque de présenter des signes d’ischémie durant un exercice physique lorsque le test est réalisé après une période de pollution importante, par rapport à des valeurs où la pollution était négligeable.
L’équipe menée par Pekkanen a suivi 45 patients coronariens stabilisés et âgés en moyenne de 68 ans. Ces volontaires devaient participer pendant six mois à des tests bi-hebdomaires. Ces examens de six minutes consistaient en un électrocardiogramme réalisé lors d’un exercice physique d’intensité sub-maximale. L’objectif était d’atteindre de rythme cardiaque de 90-100 pulsations par minute. Les chercheurs ont étudié la fréquence des sous-décalages du segment ST lors des exercices, signe d’ischémie myocardique. Ces données étaient reliées à des mesures de la pollution de l’air.
Les auteurs ont pu montrer que le risque de sous-décalage ST était plus élevé lorsque le test était réalisé deux jours après une augmentation de la concentration des particules fines (diamètre <2,5µm, PM2,5) ou des particules ultra fines. Globalement, les particules ultra fines augmentaient par 3,3 le risque de sous-décalage ST et les PM2,5 étaient associées à un risque 2,8 fois plus élevé, par rapport à une situation de pollution négligeable.
Selon les auteurs cette étude, ces données soulignent que l’ischémie myocardique est vraisemblablement un des mécanismes responsables des épisodes cardiovasculaires associés à une détérioration de la qualité de l’air, au moins chez les sujets à risque.
Source : American Heart Association. Circulation 2002: published online before print July 29, 2002, 10.1161/01.CIR.0000027561.41736.3C
SR
Descripteur MESH : Risque , Patients , Morbidité , Mortalité , Exercice physique , Physique , Association , Finlande , Rythme cardiaque , Santé , Santé publique