Les séniors suivent mal leur traitement à base de statines
Dans le numéro du JAMA daté d’aujourd’hui, deux études indépendantes indiquent que les traitement hypocholestérolémiants à base de statines ne bénéficient pas aux personnes âgées en raison d’un mauvais suivi dans le temps de leur thérapie. Ces études soulignent l’importance de la mise en place de nouvelles stratégies pour convaincre les séniors de continuer leur traitement si l’on souhaite améliorer la santé publique en terme de prévention des risques cardio-vasculaires parmi la population âgée.
Dans la première étude, Joshua Benner (Brigham and Women’s Hospital, Harvard medical School, Boston, MA, EU) et ses collègues ont compilé les données issues de 34501 personnes âgées de plus de 65 ans et qui avaient commencé une thérapie à base de statines entre 1990 et 1998.
Tous les six mois, le suivi des traitements a été estimé (en terme de pourcentage de suivi par période ou PSP), l’étude ayant duré jusqu’en 1999.
Durant les 3 premiers mois, le PSP moyen a été de 79%, pour chuter à 42% après 10 ans. Les chercheurs ont identifié des facteurs de non-adhésion au traitement comme l’origine ethnique, les bas revenus, l’âge élevé, la dépression et les évènements cardio-vasculaires survenus après l’initiation du traitement.
Dans la seconde étude, Cynthia Jackevicius et ses collaborateurs de l’université de Toronto (Ontario, Canada) ont suivi 3 cohortes de patients âgés de plus de 66 ans, atteints ou non d’une maladie coronarienne ou venant de subir un syndrome coronarien aigu (respectivement 36106, 85020 et 22379 patients).
Les auteurs ont trouvé que le pourcentage de suivi d’une thérapie à base de statines après 2 ans était de 40,1% parmi ceux venant de subir un syndrome coronarien aigu, de 36,1% et de 25,4% parmi les coronariens chroniques et ceux non coronariens, respectivement.
Dans un éditorial, William Applegate (Wake Forest University Health Sciences, Winston-Salem, Caroline du Nord, EU), commente ces études en disant : «Les médecins et ceux rédigeant les guides de bonne pratique doivent travailler à l’amélioration de la qualité de soins donnée aux séniors avec des maladies chroniques, devant le risque de baisse du suivi de leurs traitements».
Source: JAMA 24 juillet 2002;288:455-61;462-7 et 495-7
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