L’hypothermie n’apporte pas de bénéfices lors d’un traumatisme crânien sévère

Des neurochirurgiens des facultés de médecine de Stanford et de Berkeley (Californie, EU) publient dans les Archives of Neurology une méta-analyse des essais randomisés sur l’effet de l’hypothermie dans le traitement des traumatismes crâniens sévères. Cette procédure, bien que très répandue, semble ne pas apporter de bénéfices significatifs. Les auteurs préconisent d’autres investigations plus poussées sur le sujet.

Medline, Ovid, PubMed, la Cochrane database, Embase ainsi que les communications de neurochirurgie, ont été revues par deux auteurs, de manière indépendante, pour réaliser cette étude qui a retenu sept essais selon les critères d’inclusion choisis.

Odette Harris et al ont tenu compte de nombreuses variables et paramètres pour évaluer les procédures, dont la pression intracrânienne, le score de Glasgow, les pneumonies, les arythmies cardiaques et les cinétiques des facteurs de coagulation.

Les rapports conduisant à l’établissement d’un risque relatif ou à une différence moyenne entre l’hypothermie versus la température normale (normothermie), ont été seuls à être pris en compte.

La différence moyenne de pression intracrânienne (hypothermie – normothermie) a été de –2,98 mm Hg (IC95%=-7,58 à – 1,61 ; P=0,2). Le risque relatif (hypo contre normothermie) concernant le score de Glasgow a été de 0,61 (IC95%=0,26-1,46 ;P=0,3).

Le risque relatif de pneumonie a été de 2,05 (IC95%=0,79-5,32 ;P=0,14), celui pour les arythmies cardiaques de 1,27 (IC95%=0,38-4,25 ;P=0,7).

La différence moyenne concernant le test de consommation de la prothrombine a été de 0,02 secondes (IC95%=-0,007-0,10 ;P=0,7) et celle de formation de la thromboplastine a été de 2,22 secondes (IC95%=1,73-2,71 ;P<0,001).

En conclusion, les auteurs disent que l’hypothermie n’apporte pas de bénéfices dans le traitement des traumatismes crâniens sévères, en conseillant toutefois de réaliser d’autres études de façon urgente, pour tenter de comprendre pourquoi la procédure d’hypothermie est si généralisée aujourd’hui.

Source: Arch Neurol juillet 2002;59(7):1077-83

PI