La vitamine E semble inefficace dans la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l’âge

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de cécité dans les pays occidentaux. Le stress oxydatif a été proposé comme facteur de risque dans la DMLA. Une large étude australienne vient de montrer que les effets antioxydants d’une complémentation quotidienne en vitamine E ne permettent pas de réduire le risque de DMLA.

Cet essai dirigé par Hugh Taylor de la Monash University à Victoria (Australie) a été mené sur 1.193 volontaires sains et âgés de 55 à 80 ans en début d’étude. Les résultats font l’objet d’une publication dans le British Medical Journal du 6 juillet.

De façon aléatoire, les sujets ont reçu pendant quatre ans une complémentation en vitamine E (500 UI par jour) ou un placebo.

A l’issue du suivi, aucune donnée ne permet de montrer que cet apport en vitamine E a permis de réduire le risque de DMLA. En effet, l’incidence des nouveaux cas et l’évolution des DMLA survenues étaient similaires dans les deux groupes.

L’incapacité de la vitamine E à réduire le risque de DMLA dans les conditions de l’essai est un résultat plutôt décevant, expliquent les auteurs. En effet, différents travaux laissaient penser que cet antioxydant pouvait contrer ou retarder l’établissement de la DMLA.

Les auteurs expliquent que cette absence d’efficacité pourrait être due à un traitement trop court ou initié à un âge trop avancé. Une autre possibilité serait que cette complémentation en vitamine E ne serait efficace que chez des patients avec des facteurs de prédisposition (susceptibilité génétique, tabagisme, forte exposition solaire).

Evidemment, la vitamine E pourrait n’avoir aucun rôle important dans les mécanismes qui conduisent à la DMLA. Selon Taylor et ses confrères, cette dernière hypothèse pourrait bien être la bonne si l’on considère « les résultats souvent contradictoires obtenus par de précédentes études croisées ».

Source : British Medical Journal 2002 ;325 :11-4

SR