Un essai de vaccination contre les maladies à prion
Des chercheurs de l’Université de New York sont parvenus à retarder l’apparition d’une maladie à prion chez des souris grâce à une immunisation par une protéine prion modifiée. Les anticorps générés jouent un rôle critique dans la durée du retard observé.
Selon ces chercheurs, leurs résultats qui seront publiés dans l’édition de juillet de la revue American Journal of Pathology sont les premiers à montrer que ce mode de vaccination peut retarder les symptômes dans un modèle naturel de maladie à prion chez des souris.
Cette équipe tient à insister sur le caractère préliminaire de cette approche qui pourrait être éventuellement appliquée au bétail à long terme. Le Dr Einar Sigurdsson (professeur assistant de psychiatrie et pathologie à l’Université de New York) explique que le vaccin utilisé dans l’étude est basé sur la séquence normale des acides aminés de la protéine prion.
« Nous créons des altérations dans la protéine prion pour réduire le risque toxique tout en maintenant un effet thérapeutique », commente Sigurdsson à ce sujet.
Leurs résultats montrent que cette vaccination n’empêche pas l’apparition de la maladie. Cependant, elle permet de retarder l’apparition des symptômes dans le modèle animal utilisé. En d’autres termes, cette approche permet de rompre la tolérance naturelle au prion en induisant une réponse en anticorps chez la souris. En effet, ces chercheurs ont pu démontrer que les animaux qui résistaient le mieux à la maladie étaient ceux qui présentaient le titre en anticorps le plus élevé.
Le Dr Thomas Wisniewski, un des auteurs de cette étude explique qu’il y a bien une réponse thérapeutique chez les animaux traités : « Ils mettent plus de temps à être malades ». Un point important de leur conclusion est le rôle apparemment critique des anticorps dans la réponse thérapeutique. « Cette étude montre qu’il est possible de bloquer l’infection par le prion grâce à une immunisation active ou passive », ajoute le Dr Blas Frangione qui a aussi participé à ces travaux. Encore faut-il préciser que cette affirmation ne se justifie pour l’instant que dans le modèle de laboratoire utilisé.
Dans leurs expériences, les chercheurs ont immunisé des souris femelles avec un prion modifié de 209 acides aminés. Des vaccinations successives ont été réalisées toutes les deux semaines jusqu’à la quatorzième semaine où le titre en anticorps anti-prion a été mesuré chez ces animaux. Un groupe contrôle était composé de souris non immunisées.
Les animaux ont reçu une injection de tissu cérébral infectieux qui contenait une souche de tremblante. Deux dilutions de tissus ont été utilisées : 1:10 et 1:1000.
Comparé aux animaux non immunisés, les symptômes ont été retardés de 16 jours chez les souris vaccinées qui avaient reçu la dilution 1:10 et de 12 jours chez celles qui avaient reçu la dilution 1:1000. Pour environ un tiers des animaux vaccinés, le délai était de 40 jours et les titres en anticorps spécifiques y étaient les plus élevés.
La deuxième série d’expérience a consisté à d’abord infecter les souris et à leur injecter la préparation vaccinale un jour plus tard. Un retard de 8 jours dans l’apparition des symptômes a été observé chez celles qui avaient reçu la dilution 1:1000.
Ces scientifiques cherchent désormais à savoir si la protection est réellement due aux anticorps générés et analysent la région du prion modifié qui induit la réponse.
Source : New York University Medical Center and School of Medicine.
SR
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