Un nouveau traitement contre la leishmaniose viscérale utilisé en Inde
Un communiqué de l’OMS indique que l’Inde homologue le premier médicament par voie orale contre la leishmaniose viscérale, une maladie mortelle qui sévit surtout dans les pays pauvres. La molécule, appelée miltéfosine (Impavidor®), a présenté une efficacité de plus de 90% dans les essais cliniques.
La leishmaniose viscérale est une réticulo-endothéliose parasitaire transmise par un insecte du genre phlebotomus. Cinq cent mille personnes sont atteintes chaque année de leishmaniose viscérale (60 000 malades en meurent tous les ans), également appelée ‘kala-azar'.
On constate 90 % des cas de leishmaniose viscérale dans cinq pays : l’Inde (la plus touchée), le Bangladesh, le Brésil, le Népal et le Soudan.
C’est le laboratoire allemand Zentaris qui a développé la miltéfosine. Il s’agit du premier médicament par voie orale contre la leishmaniose. Il est passé du laboratoire à l’homologation en six ans (alors qu’il faut deux fois plus de temps pour la plupart des médicaments), grâce à la collaboration entre les autorités indiennes, le fabricant et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
La miltéfosine est désormais homologuée en Inde, où l’on observe 50 % de la charge mondiale de leishmaniose viscérale. Les autorités indiennes espèrent avec ce médicament «pouvoir atteindre leur objectif d’éliminer cette maladie d’ici 2010».
«C’est un progrès fantastique, estime le docteur Gro Harlem Brundtland, directeur général de l'OMS. Nous disposons désormais d’un moyen puissant de lutte contre cette terrible maladie. Les efforts conjugués des partenaires ont ouvert la voie à une nouvelle ère dans la lutte contre la leishmaniose viscérale. C’est ainsi que nous pourrons libérer les pauvres d’un de leurs fléaux».
Jusqu’à maintenant, tous les traitements avaient de gros inconvénients. Certains étaient toxiques et pouvaient entraîner des séquelles irréversibles, comme le diabète. En Inde, on compte jusqu’à 60 % de cas de résistance aux médicaments de première intention. Les autres médicaments déclenchent des réactions secondaires dangereuses entraînant la mort d’environ 9 % des patients traités. Certains traitements imposaient des injections, et ils étaient si onéreux que la plupart des malades n’avaient pas les moyens de se faire soigner.
Les effets secondaires de la miltéfosine sont moins graves que ceux des traitements actuels. On peut observer des vomissements, mais pas immédiatement après l’absorption. Ces troubles sont en général modérés et ne durent que quelques jours.
La miltéfosine, dont le principe actif s’est avéré très efficace et sûr, a été homologuée par les autorités indiennes en mars de cette année. Son prix n’a pas encore été fixé, mais il sera sans doute bien moins cher que les traitements actuels.
Source: OMS ;17 juin 2002
PI
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