Les thiazolidinediones utiles dans la sclérose en plaques ?
Les thiazolidinediones (TZD) forment une nouvelle classe d’antidiabétiques qui potentialisent l’action de l’insuline. De nouveaux résultats laissent penser que ces ‘insulinosensibilisateurs’ pourraient trouver une application dans la sclérose en plaques (SEP). Des chercheurs viennent de montrer que des TZD peuvent réduire les symptômes cliniques dans l’encéphalomyélite autoimmune expérimentale (EAE), un modèle animal de SEP.
Ces résultats sont publiés le numéro de juin des Annals of Neurology par une équipe menée par Douglas Feinstein (Université de l’Illinois).
Les TZD ont fait l’objet d’un intérêt tout particulier ces dernières années en raison de leur potentiel dans la prise en charge du diabète de type 2. Elles fonctionnent comme des agonistes du récepteur PPAR-γ (peroxisome proliferator-activated receptor) et ont pour conséquence une modification de la transcription de gènes impliqués dans le contrôle lipidique et glucidique.
Feinstein et ses confrères expliquent que cet effet ne s’arrête pas là et que les TZD « exercent un effet anti-inflammatoire sur les cellules gliales, réduisent la prolifération et l’activation des lymphocytes T, et induisent l’expression du gène de la myéline » dans l’EAE. En d’autres termes, elles permettraient de contrer les mécanismes associés au développement des symptômes de l’EAE et donc de la SEP.
L’équipe de Feinstein a testé des TZD sur deux modèles d’EAE : un modèle chronique de la maladie et un modèle d’évolution par rechute. Dans ces deux modèles chez la souris, la pioglitazone par voie orale a réduit l’incidence et la sévérité de la maladie. Les signes cliniques ont été également réduits lorsque la pioglitazone était administrée après l’apparition de la maladie. Deux autres agonistes du PPAR-γ ont eu des effets similaires.
D’après les résultats présentés, ces effets positifs des TZD ont été notamment obtenus via une diminution de l’infiltration des lymphocytes, une démyélinisation moins marquée et une réduction de l’expression de cytokines pro-inflammatoires.
Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que les TZD sont capables de contrer des mécanismes cellulaires décisifs dans l’instauration de la démyélinisation dans ce modèle expérimental. Selon un communiqué de l’Université de l’Illinois à Chicago, Feinstein travaille actuellement à la construction d’un essai clinique susceptible d’évaluer le profil de sécurité de TZD chez des patients atteints de SEP. Cette classe pharmacologique présente également l’avantage d’être administrable per os et Feinstein souligne que ces résultats constituent une base de travail suffisamment sérieuse pour justifier d’autres investigations.
Source : Annals of Neurology 2002 ; 51(6):694-702. University of Illinois at Chicago.
SR
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