Clonage : des problèmes sur le chromosome X…
La faible efficacité des techniques de clonage par transfert de noyau pourrait s’expliquer en partie par de graves anomalies liées au contrôle de l’activité des chromosomes X. De nouveaux travaux montrent qu’une inactivation anormale d’un chromosome X est retrouvée chez des vaches clonées et décédées précocement.
Ces problèmes d’état d’activation des chromosomes X chez des vaches clonées sont présentés par Xue et al dans un article qui sera prochainement publié dans la revue Nature Genetics.
Il existe chez les mammifères un phénomène d’inactivation du chromosome X chez les femelles : un chromosome X est actif tandis que l’autre est silencieux.
Xue et al ont examiné cette inactivation chez des vaches issues d’une reproduction naturelle, chez des vaches clonées et vivantes et chez des vaches clonées mais décédées peu de temps après la naissance. Dans ces expériences, les clones avaient été obtenus à partir des noyaux de cellules d’une vache de 13 ans. Tous les animaux étudiés étaient donc des femelles porteuses de deux chromosomes X.
Les chercheurs ont pu montrer que les clones femelles décédées précocement avaient un profil d’inactivation du chromosome X anormal d’après l’étude de l’expression de 10 gènes portés par les chromosomes X. Le profil d’expression était aberrant pour neuf gènes sur dix, écrivent les auteurs.
Par ailleurs, le chromosome X d’origine paternelle était préférentiellement inactivé dans le placenta des animaux issus de reproduction naturelle. Au contraire, l’inactivation se faisait au hasard (X paternel ou X maternel) dans les placentas des clones décédés.
Les noyaux utilisés pour ces clonages portaient tous deux chromosomes X : l’un était activé (Xa) et l’autre était inactivé (Xi). Mais lors d’une reproduction naturelle, on sait que ces deux chromosomes doivent être actifs dans l’œuf femelle, avant que l’un d’entre eux ne s’inactive. Cette différence expliquerait les anomalies de développement observées avec la plupart des clones.
Le noyau « cloné » ne serait pas toujours capable de se reprogrammer de façon à prendre les caractéristiques d’un noyau issu d’une reproduction naturelle. Ce défaut de reprogrammation aurait un effet déterminant sur le risque de malformation du clone.
Source : Nature Genetics 2002 ;advance online publication 28 May 2002, DOI :10.10387/ng900
SR
Descripteur MESH : Chromosomes , Chromosome X , Transfert , Reproduction , Animaux , Gènes , Cellules , Mammifères , Placenta , Risque , Temps