Apport pronostique de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale chez les nourrissons rescapés d’un malaise grave inopiné
Le score d’IRM pratiquée pendant les premières quarante-huit heures après un malaise grave inopiné du nourrisson (MGIN), considérée dans la littérature anglo-saxonne comme une « mort subite manquée » ou ‘Apparent Life Threatening Event’, est faussement rassurant, indiquent des radiologues belges dans la dernière livraison du Journal de Radiologie. A ce jour, ce n’est que la seconde étude qui rapporte l’aspect IRM d’un nourrisson victime d’un MGIN.
Le Dr C. Christophe et ses collègues du service de pédiatrie de l’hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola (Bruxelles, Belgique) ont réalisé cette étude dont l’objectif était d’estimer la valeur prédictive de l’IRM chez des nourrissons MGIN admis en unité de soins intensifs.
Au total, 10 nourrissons rescapés d’un MGIN (âgés de 6 à 31 semaines, moyenne 15,5 semaines) ont été évalués selon l’échelle clinimétrique PRISM et investigués par EEG (électroencéphalogramme), potentiels évoqués et imagerie par résonance magnétique (IRM). Les 18 IRM obtenues ont été réparties en 3 classes selon leur délai d’obtention après l’incident.
La classe A (n=5) a été réalisée au cours des premières 48 h après l’incident. la classe B, intermédiaire, (n=7) a été réalisée entre j3 et j8. Enfin, la classe C (n=6) a, elle, été réalisée entre j9 et j50. Les 18 dossiers IRM ont été étudiés rétrospectivement et scorés selon l’analyse de 3 catégories de paramètres évaluant la présence d’œdème, l’atteinte des noyaux gris de la base et l’étude des territoires les moins bien perfusés.
5 enfants décédèrent entre 2 et 15 jours après l’incident.
Pour les 5 nourrissons survivants, le devenir neurologique a été estimé par un testing neuromoteur après un recul variant de 38 à 77 mois, précisent les auteurs.
Les résultats montrent que 5 enfants sont décédés. Les autres ont gardé des séquelles neuromotrices et cognitives importantes.
Pour les 5 examens IRM de la classe A, il n’existe pas de corrélation entre leur score et le décès ou leur devenir neuromoteur. Pour les 6 examens de la classe C, le score IRM reflète l’évolution neurologique. Enfin, le score IRM de la classe B, pris isolément, ne prédit pas de manière satisfaisante le devenir neurologique. Par contre, souligne tles auteurs, « lorsqu’on y associe les scores des examens électrophysiologiques et du PRISM, ce score est d’un appoint important pour le clinicien ».
Source : J Radiol 2000 ; 81 : 25-32.
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