Le vaccin oral contre la poliomyélite n’est pas à l’origine de l’épidémie de SIDA

Grâce à l’utilisation d’une banque d’ADN mitochondrial de macaque enfin disponible, des chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris confirment, comparaisons de séquences à l’appui, que l’ADN simien contenu dans le vaccin contre la poliomyélite ne contient que de l’ADN de macaque, et pas d’ADN de chimpanzé, coupant court aux suspicions de transmission du virus du SIDA en Afrique dans les années 50 par un vaccin oral qui aurait pu être contaminé par l’analogue simien du VIH, le SIV.

Cette polémique autour du vaccin polio a débuté en 1992 par un article paru dans la revue Rolling Stone (T. Curtis, mars 19, n°626 :54-60) et a été alimentée par un autre papier de 1999 dans The River (Allen Lane, London).

Il racontait que le vaccin vivant élaboré par des chercheurs de Philadelphie et utilisé en Afrique, avait été cultivé dans des cellules rénales de chimpanzés qui aveint pu être contaminées par un virus pouvant avoir été l’ancêtre de VIH-1, ce qui a toujours été démenti par les chercheurs.

Dans cette étude, Jean Pierre Vartanian et Simon Wain-Hobson ont comparé le matériel génétique du vaccin polio à une banque d’ADN mitochondrial de macaque appelée numts (nuclear mtDNA sequences), représentant les éléments de l’ADN mitochondrial ayant été incorporés par translocation au génome au cours de l’évolution.

Les analyses de comparaisons ont permis de dire avec certitude que les séquences d’ADN de macaque présentes dans le virus polio, proviennent uniquement de séquences du génome de macaque, et en aucun cas de celui de chimpanzé.

Les auteurs en concluent que seul du matériel de macaque a été utilisé pour l’élaboration du vaccin polio oral utilisé en Afrique durant les années 50 et que ce vaccin ne peut être à l’origine de l’épidémie de SIDA.

Source : Proc Natl Acad Sci USA 14 mai 2002; PNAS early edition, DOI 10.1073/pnas.112205999

PI