La psychiatrie : le parent pauvre de la santé publique dans le monde ?
L'OMS appelle à un renforcement des ressources gouvernementales pour la prise en charge des pathologies neurologiques et psychiatriques. De nouvelles données épidémiologiques et économiques montrent que ce secteur de santé ne bénéficie pas d'un soutien adéquat. Contrairement à ce qui est observé pour d'autres pathologies, ce déficit concerne la majorité des pays indépendamment de leur situation économique.
Les services de l'Organisation Mondiale de la Santé viennent de publier de nouvelles informations sur les crédits attribués à la santé mentale dans le monde. Recueillis à partir d'informations fournies par les différents gouvernements, les chiffres publiés montrent clairement l'existence d'un fossé entre les besoins et les moyens accordés aux pathologies psychiatriques et neurologiques.
Les estimations de l'OMS indiquent que les maladies neurologiques et comportementales comptent pour 12,3 % de la charge de morbidité totale. Malgré leur importance, ces pathologies ne font généralement pas l'objet d'un investissement suffisant y compris dans les pays les plus favorisés. Les données récoltées auprès des gouvernements participants montrent qu'environ "un tiers consacrent moins de 1 % de leur budget de santé à la santé mentale", note l'OMS dans un communiqué.
De plus, on peut ajouter que 40 % des pays n'ont aucune politique de santé mentale clairement définie. A ce constat doit s'ajouter l'absence de lois susceptibles d'encadrer spécifiquement ces maladies dans 25 % des pays.
Lorsque des structures spécialisées existent, elle se concentrent surtout autour des hôpitaux psychiatriques : 65 % des lits psychiatriques dans le monde sont situés dans des hôpitaux psychiatriques alors qu'on considère généralement que des soins communautaires sont souvent associés à de meilleurs résultats.
La pénurie des structures d'accueil, leur distribution et les fonds qui leur sont accordés ne doivent pas faire oublier l'énorme carence de professionnels de la santé mentale pour de nombreuses populations. Aujourd'hui, dans des continents tels que l'Asie et l'Afrique, "680 millions de personnes disposent de moins d'un psychiatre pour un million d'habitants", selon l'OMS.
Source : OMS
SR
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