Un gène impliqué dans la fibromatose gingivale héréditaire mis en évidence
Des chercheurs américains et brésiliens en parodontologie, reportent dans la revue American Journal of Human Genetics l’identification et la caractérisation d’un gène retrouvé anormal parmi des individus affectés par une forme d’hyperplasie gingivale, la fibromatose gingivale héréditaire (FGH), une maladie rare autosomique dominante. Ce gène, appelé SOS1, est situé sur le bras court du chromosome 2 et se trouve impliqué à l’état normal dans la voie d’activation cellulaire ‘ras’ dépendante participant au développement de la gencive.
«C’est un autre exemple de l’importance de l’étude des maladies génétiques rares», a commenté Thomas Hart, de l’école dentaire de Pittsburgh (EU), en soulignant que cette recherche, non seulement a permis de dévoiler une part du mystère de la FGH, mais a également fait progresser la parodontologie.
Cette découverte, en effet, aura selon les auteurs des implications importantes dans de nombreuses pathologies liés au développement anormal des tissus, ainsi que dans la gestion des traitements induisant comme effets secondaires indésirables une hyperplasie gingivale (phénytoïne, inhibiteurs des canaux calciques, cyclosporine).
Hart et ses collaborateurs, en étudiant la génétique du chromosome 2 (des loci génétiques de différentes formes de FGH ont été précédemment localisés sur les chromosomes 2 et 5) des membres de 38 familles atteints de FGH ou bien indemnes de cette maladie, ont identifié une mutation insertionnelle dans le gène SOS1 (Son of sevenless-1), résultant dans la production d’une protéine tronquée.
Cette mutation ségrégue de manière dominante sur plus de quatre générations et des souris transgéniques porteuses de l’analogue de SOS-1 muté ont un phénotype d’hyperplasie cutanée.
Ces résultats, en plus de fournir un progrès dans la compréhension des formes de fibromatoses gingivales et dans le traitement du tissu gingival, posent la question de savoir pourquoi une mutation qui affecte une protéine de la voie de signalisation ‘ras’, ne touche que les gencives.
D’après les auteurs, les personnes atteintes de FGH n’ont pas de susceptibilité particulière aux cancers ou autres pathologies liées au développement. Cela ouvre selon eux la discussion sur la spécificité de développement des tissus et également sur la redondance des systèmes cellulaires de signalisation.
Source : Am J. Hum. Genet. avril 2002;70:943-54
PI
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