Un essai de thérapie génique pour le traitement de l'angine de poitrine
Un groupe américain a testé un vecteur de thérapie génique porteur du gène du FGF (fibroblast growth factor) chez des patients avec un angor stabilisé. Les premiers résultats sont favorables avec une amélioration de la durée de l'exercice à l'épreuve d'effort.
Cette étude est publiée par Grines et al dans une publication avancée sur le site de la revue Circulation. Les auteurs rappellent dans leur introduction qu'on a montré chez l'animal qu'il était possible de stimuler la réponse angiogénique par un transfert du gène du FGF en utilisant un vecteur adénoviral.
L'objet de leur travail était d'évaluer cette approche sur des patients. "Il n'y a pas de produit autorisé pour stimuler la croissance des nouveaux vaisseaux", explique le Dr Cindy Grines (William Beaumont Hospital, Royal Oak). "Nous pensons que le gène du facteur de croissance utilisé ici remet en route cette réponse naturelle. C'est une approche complètement nouvelle et différente".
L'essai randomisé contre placebo a été réalisé sur 79 hommes et femmes (âge moyen = 60 ans) avec un angor stabilisé (classe 2 ou 3 selon la Canadian Cardiovascular Society). Environ la moitié des patients avait un antécédent d'infarctus du myocarde, un quart avait bénéficié d'un pontage et la moitié était hypertendue.
Soixante patients ont reçu le vecteur Ad5-FGF4 porteur du gène humain du FGF et 19 patients ont reçu le placebo. Cinq doses de vecteur ont été testées. L'administration intracoronaire du vecteur a été bien tolérée sans réaction indésirable immédiate. Il n'y avait pas de différence significative entre les groupes pour les effets indésirables sérieux qui ont pu être détectés durant un suivi moyen de 311 jours.
Au début de l'étude, le temps moyen à l'épreuve d'exercice ("exercice treadmill time") était de 9,4 minutes dans le groupe placebo et 9 minutes dans le groupe traitement.
"Globalement, les patients qui ont reçu Ad5-FGF4 tendaient vers une amélioration plus marquée de leur temps d'exercice à quatre semaines", écrivent les auteurs. L'amélioration était de 1,3 minutes dans le groupe traité et 0,7 minute dans le groupe placebo. Par ailleurs, l'amélioration la plus significative concernait les patients les plus affectés d'après les résultats de l'épreuve initiale.
Le profil de sécurité du vecteur employé paraît favorable, expliquent les auteurs. L'effet positif global de cette approche est prometteur et il devrait être mieux approché dans un essai plus large.
"Les résultats de cette étude sont très encourageants car les réponses que nous avons observées étaient bien supérieures à ce que nous pouvions nous attendre", commente Robert Engler (Université de Californie à San Diego), co-auteur de cette étude.
Source : Circulation 2002, 10.1161/hc1102.105595. Published online before print February 25,2002.
SR
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